«J’ai vraiment besoin de m’évader» Le nageur Florent Manaudou a changé de méthode d’entraînement afin d’éviter le burn-out
Des biscuits Oreo en guise de petit-déjeuner. Une bière à midi pour faire passer les frites mayo. Florent Manaudou ne sera ni l’ambassadeur de la gastronomie française, ni le responsable diététique de la délégation aux JO de Tokyo. Mais le nageur marseillais se verrait bien porte-drapeau. A cinq mois des Jeux, il raconte à 20 Minutes les coulisses de sa préparation.
Avez-vous retrouvé le plaisir de vous entraîner ?
Ce n’est pas le même genre d’amusement qu’au handball. Mais il y a plus de fun que dans ma précédente carrière. Sur les 300 jours de l’année que l’on passe dans l’eau, il n’y en a que quatre ou cinq qui sont intéressants en compétition. Donc, si on ne prend pas de plaisir à l’entraînement, c’est compliqué.
Le handball ne vous manque pas ?
Si ! Mais si je prends un ballon, que je fais un shoot et que je me blesse, mon coach ne sera pas très content, donc j’essaie d’être un peu plus sage qu’avant (rires).
Avez-vous changé vos habitudes en dehors du bassin ?
Quand je commence une semaine, si je n’ai pas décompressé du week-end, je ne suis pas performant. J’ai vraiment besoin de m’évader, de boire des coups avec mes potes.
Et même de fumer une petite cigarette ?
J’essaie de ne pas le faire, parce que c’est mauvais pour les poumons. L’alcool est plus facile à évacuer. Donc je ne fume pas.
Quel bilan faites-vous de votre saison en ISL (une nouvelle compétition) ?
Plutôt bon, car notre équipe a gagné en étant invaincue. C’était cool de nager contre des concurrents que je vais retrouver en finale olympique – si j’y suis. Le format est génial, il n’y a pas de coupure, un peu plus de show.
Allez-vous de nouveau participer à l’ISL la saison prochaine ?
J’espère, oui. C’est dur de se projeter sur l’après-JO, il y aura une coupure mentale. Mais je pense que je serai toujours nageur en septembre.
Vous le pensez ou vous en êtes sûr ?
Vous n’aurez pas la réponse (rires). J’ai envie de continuer, donc, si je suis dans le même état physique et mental, je serai nageur. Mais il peut se passer plein de choses, je peux me blesser… Dire aujourd’hui que je suis sûr et finalement passer pour un con en arrêtant, ça ne sert à rien, donc on verra.
Beaucoup de nageurs ont vécu une sorte de burn-out… Etait-ce votre cas après Rio ?
On peut dire ça comme ça, oui. Avec l’expérience, en coupant quand j’ai envie de stopper, en parlant avec mes coachs sans être fermé sur moimême, c’est plus simple d’éviter ça. Avec une compétition comme l’ISL, on voyage, on rencontre des gens et il y a moins de lassitude. Donc le burnout est moins présent.