Les grands sites préparent leur rentrée dans l’angoisse
Les sites de loisirs préparent leur ouverture avec difficulté et appréhension
Depuis mardi, une pétition circule pour réclamer «l’ouverture prochaine» du Puy du Fou. Un peu plus tôt, Nicolas de Villiers, président du deuxième parc à thème français le plus fréquenté (2,3 millions de visiteurs en 2019) derrière Disneyland Paris, tablait sur le 2 juin pour lancer la saison. Le site vendéen devait ouvrir le 4 avril. Mais l’épidémie de coronavirus a chamboulé les plans, comme dans les grottes de Lascaux. «On attend la date d’ouverture des sites que le gouvernement proposera fin mai-début juin et, le temps de tout mettre en oeuvre, nous devrions pouvoir rouvrir fin juin-début juillet», espère André Barbé, directeur gé- néral de l’emblème préhistorique du
Périgord. Plus au sud, à 2877 m d’altitude, le pic du Midi a coché le 4 juillet comme date de rentrée, au lieu de début juin. « D’habitude, l’été, on passe d’une soixantaine d’employés à 85, explique le directeur, Daniel Soucaze des Soucaze. Cette année, nous n’embaucherons pas les saisonniers habituels. Et nous allons rester aux horaires d’hiver.»
Masques, gel hydroalcoolique, désinfection… Tous les sites doivent se plier aux gestes barrières. La « distanciation sociale » reste la nouveauté la plus contraignante. Même si Nicolas de Villiers relativise : « L’Etat a mentionné la surface de 4 m2 par personne : au Puy du Fou, même en période de pointe, nos visiteurs disposent de, en moyenne, entre 40 et 50 m2 par personne. Nous allons multiplier le nombre de spectacles pour que nos tribunes ne soient jamais pleines. » Dans les espaces confinés, l’adaptation est plus compliquée. «La taille des groupes pour les visites devra sans doute être réduite de 30 à 50 %, juge André Barbé, à Lascaux. Ce qui veut dire que des groupes normalement constitués de 36 à 40 personnes passeront à 15-20 personnes. » Etrangers vraisemblablement absents, incertitudes sanitaires et économiques chez les Français… Les perspectives ne sont pas bonnes. « On va diviser par deux le nombre de visiteurs, calcule André Barbé à Lascaux. Ce qui veut dire une année blanche économiquement. » Au Puy du Fou, Nicolas de Villiers anticipe «une saison très sinistrée». «On espère qu’il n’y aura pas de rechute de la pandémie, lâche Daniel Soucaze des Soucaze, du pic du Midi. Car ce serait catastrophique. »
« La taille des groupes pour les visites devra sans doute être réduite de 30 à 50%.»
André Barbé,
directeur des grottes de Lascaux