Un test salivaire fiable développé par un consortium local
Un consortium ancré à Montpellier a développé un premier test salivaire fiable
Chercheur eau CNRS, Franck Molina en est persuadé. « Une étape décisive a été franchie (…) Je suis convaincu que ce test de dépistage salivaire, EasyCov, marquera une véritable rupture dans la lutte contre le Covid-19. » Alors que les chercheurs du monde entier s’activent à trouver une parade au coronavirus, l’annonce de la création d’un test salivaire fiable, facile à réaliser et au verdict rapide (moins d’une heure) pour savoir si le sujet est atteint par le Covid-19, est une avancée considérable. Et il place Montpellier au coeur de la recherche mondiale. Le consortium à l’origine de ce test salivaire de dépistage est formé par la société de biotechnologie Skillcell, du laboratoire de recherche du CNRS Sys2Diag, situé dans la préfecture de l’Hérault, et de la société Vogo, elle aussi basée à Montpellier.
Les premiers essais cliniques réalisés par le CHU de Montpellier auprès de 180 personnes ont donné des résultats satisfaisants. Suffisamment pour lancer sa commercialisation en juin, une fois obtenu le label CE. Le test devrait être vendu 20 € (hors taxes). EasyCov analyse en moins d’une heure un prélèvement salivaire sous la langue du patient. Après un passage dans deux tubes chauffés à 65 °C, le résultat se traduit par une couleur différente, que l’on soit positif ou négatif au Covid-19. Cette innovation a reçu un fort soutien des politiques publiques. Elle fait partie des projets retenus par l’armée pour faire émerger des solutions « directement mobilisables » dans la lutte contre l’épidémie. L‘Agence de l’innovation de défense avait reçu 2 580 projets après son appel à la mi-mars. Seuls une trentaine ont été sélectionnés.
« L’objectif portait essentiellement sur le “dérisquage” de l’innovation et non de financer l’industrialisation », explique Florence Parly, ministre des Armées. EasyCov a obtenu un financement de 437 000 €. La région s’apprête à voter, vendredi, en commission permanente, un soutien de 236 839 € au laboratoire Sys2Diag et à l’Institut de recherche en infectiologie de Montpellier.
Vogo va bénéficier d’une aide de 200000 €. L’entreprise est plus connue pour ses solutions de replay dans les enceintes sportives. Sa technologie doit sécuriser et automatiser l’analyse des résultats par la lecture colorimétrique du test. « Il a tous les atouts pour accompagner le déconfinement des populations, favoriser la reprise progressive de l’économie du sport et (…) des activités événementielles à forte densité humaine », estime son cofondateur Christophe Carniel. Vogo avait plongé en bourse, mi-mars. Sa valeur a retrouvé son cours de début d’année.
« Il a tous les atouts pour accompagner le déconfinement de la population. » Christophe Carniel, Vogo