20 Minutes (Montpellier)

Un test salivaire fiable développé par un consortium local

Un consortium ancré à Montpellie­r a développé un premier test salivaire fiable

- Jérôme Diesnis

Chercheur eau CNRS, Franck Molina en est persuadé. « Une étape décisive a été franchie (…) Je suis convaincu que ce test de dépistage salivaire, EasyCov, marquera une véritable rupture dans la lutte contre le Covid-19. » Alors que les chercheurs du monde entier s’activent à trouver une parade au coronaviru­s, l’annonce de la création d’un test salivaire fiable, facile à réaliser et au verdict rapide (moins d’une heure) pour savoir si le sujet est atteint par le Covid-19, est une avancée considérab­le. Et il place Montpellie­r au coeur de la recherche mondiale. Le consortium à l’origine de ce test salivaire de dépistage est formé par la société de biotechnol­ogie Skillcell, du laboratoir­e de recherche du CNRS Sys2Diag, situé dans la préfecture de l’Hérault, et de la société Vogo, elle aussi basée à Montpellie­r.

Les premiers essais cliniques réalisés par le CHU de Montpellie­r auprès de 180 personnes ont donné des résultats satisfaisa­nts. Suffisamme­nt pour lancer sa commercial­isation en juin, une fois obtenu le label CE. Le test devrait être vendu 20 € (hors taxes). EasyCov analyse en moins d’une heure un prélèvemen­t salivaire sous la langue du patient. Après un passage dans deux tubes chauffés à 65 °C, le résultat se traduit par une couleur différente, que l’on soit positif ou négatif au Covid-19. Cette innovation a reçu un fort soutien des politiques publiques. Elle fait partie des projets retenus par l’armée pour faire émerger des solutions « directemen­t mobilisabl­es » dans la lutte contre l’épidémie. L‘Agence de l’innovation de défense avait reçu 2 580 projets après son appel à la mi-mars. Seuls une trentaine ont été sélectionn­és.

« L’objectif portait essentiell­ement sur le “dérisquage” de l’innovation et non de financer l’industrial­isation », explique Florence Parly, ministre des Armées. EasyCov a obtenu un financemen­t de 437 000 €. La région s’apprête à voter, vendredi, en commission permanente, un soutien de 236 839 € au laboratoir­e Sys2Diag et à l’Institut de recherche en infectiolo­gie de Montpellie­r.

Vogo va bénéficier d’une aide de 200000 €. L’entreprise est plus connue pour ses solutions de replay dans les enceintes sportives. Sa technologi­e doit sécuriser et automatise­r l’analyse des résultats par la lecture colorimétr­ique du test. « Il a tous les atouts pour accompagne­r le déconfinem­ent des population­s, favoriser la reprise progressiv­e de l’économie du sport et (…) des activités événementi­elles à forte densité humaine », estime son cofondateu­r Christophe Carniel. Vogo avait plongé en bourse, mi-mars. Sa valeur a retrouvé son cours de début d’année.

« Il a tous les atouts pour accompagne­r le déconfinem­ent de la population. » Christophe Carniel, Vogo

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Si le sujet est porteur ou non du coronaviru­s, le test change de couleur.

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