D’importants travaux en cours pour lutter contre l’érosion
D’importants travaux sont actuellement menés sur le lido, à Frontignan
Le chantier s’étend sur plusieurs années. Les travaux menés contre l’érosion du littoral sont essentiels pour la vie de milliers d’habitants. Et pour l’économie du premier département touristique d’Occitanie. « Nous surveillons et nous tentons d’endiguer ce phénomène dont les effets pourraient être catastrophiques, explique Pierre Bouldoire, vice-président du département de l’Hérault, délégué aux solidarités territoriales. Notre objectif est d’éviter d’ici trente ou cinquante ans d’être obligé d’engager des déplacements de population. »
Dans l’ouest de l’Hérault, d’Agde à Vendres, l’érosion – liée notamment au réchauffement climatique et la montée des eaux – peut entraîner jusqu’à 5 m de recul du trait de cote par an. Les 90 km du littoral héraultais sont concernés. D’importants travaux ont été menés ces dernières années au Grand et au Petit-Travers, entre Sète et Marseillan ou aux Aresquiers. Depuis mai 2019, c’est à Frontignan-Plage que la lutte contre l’érosion et les risques de submersion marine est en place. « Les travaux consistent pour l’essentiel à recréer du cordon dunaire en haut des plages avec un apport de sable massif, consolidé par des ganivelles », souligne Pierre Bouldoire.
«Les marées de pierre»
Sur 5 km de long, les dunes sont portées à 2,70 m de haut, de façon à protéger les habitations, 200 000 m3 de sables ont été dragués depuis l’Espiguette, au Grau-du-Roi. Les épis en “T”, qui servent de brise-lames, sont également consolidés. Cette phase des travaux aura coûté 8,7 millions d’euros. «Le sable n’arrive plus sur les cotes. Ce déficit sédimentaire amène d’abord une érosion des petits fonds, détaillait au début de l’opération Yvon Iziquel, chef du service espaces naturels à l’agglomération de Sète. C’est ce qu’on appelle des marées de pierres. Le phénomène n’est pas encore visible sur la plage, mais il annonce un important phénomène d’érosion si on n’agit pas. »