L’option d’accueillir du public au stade gagne du terrain
Les clubs et le gouvernement envisagent l’accueil de plus de 5000 supporteurs au moment de la reprise
Seul «grand» pays européen à avoir annoncé l’arrêt définitif de sa saison, la France, qui reprendra avec la finale de la Coupe de la Ligue PSG-OL fin juillet ou début août, entend revenir fort. C’est-à-dire avec des supporteurs dans les stades, et bien au-delà de la jauge des 5000 personnes qui prévaut actuellement. « Nous allons évidemment travailler pour que, si la doctrine sanitaire le permet, la jauge puisse augmenter, a fait savoir la ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Il s’agit surtout, pour nous, de la manière dont les supporteurs se rendent au stade, avec quels moyens de transport. C’est pour ça qu’on tient à responsabiliser les acteurs d’événements aussi bien que les spectateurs pour proposer un protocole qui permet de rassurer tout le monde.»
«Montrer que c’est possible»
Le processus est engagé depuis de nombreuses semaines, en réalité. « Ça fait un moment qu’on essaie de travailler avec mes confrères des autres clubs pour répondre à tout un tas de questions d’ordre logistique et sanitaire et convaincre le gouvernement, confie à 20 Minutes Xavier Perrot, stadium manageur de l’Olympique Lyonnais. On sait par exemple que ce sera plus facile de gérer un certain afflux pour les stades plus grands que les petites enceintes, pareil pour les stades disposant de plus de portes d’accès. On essaie de s’accorder avec les autres clubs, mais on sait que ça dépendra aussi des préfectures. »
C’est donc au niveau local que la réflexion est lancée. L’une des pistes envisagées est de définir une jauge d’accueil au cas par cas, selon la taille du stade et le plan proposé par le club, en accord avec sa ville. Toutes les options sont sur la table, de toute façon. Le ministère veut couvrir tous les angles. Un galop d’essai pourrait être organisé à Lyon, à l’occasion des deux tournois amicaux annoncés mercredi par Jean-Michel Aulas. Le premier, avec des équipes masculines (dont le PSG ?), aura probablement lieu entre le 13 et le 18 juillet. «Notre volonté est de montrer que c’est possible d’accueillir du public, confirme Xavier Perrot. Nous n’avons qu’une envie à Lyon, c’est d’avoir du public, de retrouver de la ferveur pour ce début de saison. Mais il ne faut pas se relâcher, le port des masques va certainement perdurer, par exemple. » Si l’épidémie est sous contrôle, le virus est toujours présent. Santé publique France a détecté 3 520 nouveaux cas la semaine passée, sur 236 000 tests pratiqués. «On sera de l’autre côté de la vague quand on aura moins de 100 nouveaux cas quotidiens, a expliqué l’épidémiologiste Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à Genève, au JDD. La veille sanitaire n’en capte environ qu’un sur dix. Il est donc encore trop tôt pour lever tous les freins.» Dans ce contexte, «il est possible que la jauge reste à 5 000 tout juillet et tout août. Il ne faut pas écarter cette possibilité », prévient-on au ministère des Sports. On n’aurait pas cru dire ça il y a un mois, mais franchement, on ne pourrait pas s’empêcher d’être un peu déçu.