Un satellite à l’affût des intempéries
Conçu par des étudiants du Centre spatial universitaire, ce concentré de technologie sera capable de prévoir des épisodes cévenols
Au Centre spatial universitaire de Montpellier, on peaufine la conception d’un nanosatellite d’un nouveau genre, qui pourrait apporter une aide précieuse pour la détection des épisodes cévenols, qui frappent régulièrement le golfe du Lion. Ce petit cube de 30 cm de long, baptisé Robusta 3A Méditerranée, sur lequel ont travaillé une centaine d’étudiants épaulés par des ingénieurs de l’université, sera capable de mesurer en temps réel l’intensité de la vapeur d’eau. Un indice essentiel pour prévoir l’imminence des intempéries, dont les conséquences sont parfois dévastatrices, depuis plusieurs années, dans le sud de la France.
« Les épisodes cévenols, c’est tout simplement de la vapeur d’eau qui se forme au-dessus de la Méditerranée, le vent la ramène sur les Cévennes, et ça nous tombe sur la tête, explique Laurent Dusseau, le directeur du Centre spatial universitaire, qui est soutenu par la fondation Van Allen. Mesurer la quantité de vapeur d’eau pour prévoir les intempéries, on sait faire. Cela se fait, mais à partir de capteurs qui se trouvent sur le continent. L’idée, c’est d’aller chercher l’information là où les épisodes cévenols se forment, c’est-à-dire en mer. »
Sur des bateaux
Mais il n’est pas question d’affréter des bateaux spécialement pour le projet : les capteurs d’hydrométrie seront embarqués sur des ferries ou des cargos qui transportent, par exemple, des voyageurs, en Méditerranée, entre le port de Sète et le Maghreb, Barcelone ou la Turquie. Sur les bateaux, les capteurs collecteront des données et les transmettront via le nanosatellite à la station terrestre du Centre spatial universitaire, puis aux partenaires, comme Météo-France.
« Si on s’aperçoit que cela permet d’améliorer nettement les prévisions météorologiques, cela pourrait devenir, à terme, un système opérationnel », espère Laurent Dusseau. Pour les pays de la Méditerranée, mais aussi pour d’autres régions du globe. On ne sait pas, pour l’heure, quand ce petit bijou de technologie sera lancé dans l’espace. Au Centre spatial universitaire, les ingénieurs y apportent leur dernière touche.