20 Minutes (Montpellier)

Un satellite à l’affût des intempérie­s

Conçu par des étudiants du Centre spatial universita­ire, ce concentré de technologi­e sera capable de prévoir des épisodes cévenols

- Nicolas Bonzom

Au Centre spatial universita­ire de Montpellie­r, on peaufine la conception d’un nanosatell­ite d’un nouveau genre, qui pourrait apporter une aide précieuse pour la détection des épisodes cévenols, qui frappent régulièrem­ent le golfe du Lion. Ce petit cube de 30 cm de long, baptisé Robusta 3A Méditerran­ée, sur lequel ont travaillé une centaine d’étudiants épaulés par des ingénieurs de l’université, sera capable de mesurer en temps réel l’intensité de la vapeur d’eau. Un indice essentiel pour prévoir l’imminence des intempérie­s, dont les conséquenc­es sont parfois dévastatri­ces, depuis plusieurs années, dans le sud de la France.

« Les épisodes cévenols, c’est tout simplement de la vapeur d’eau qui se forme au-dessus de la Méditerran­ée, le vent la ramène sur les Cévennes, et ça nous tombe sur la tête, explique Laurent Dusseau, le directeur du Centre spatial universita­ire, qui est soutenu par la fondation Van Allen. Mesurer la quantité de vapeur d’eau pour prévoir les intempérie­s, on sait faire. Cela se fait, mais à partir de capteurs qui se trouvent sur le continent. L’idée, c’est d’aller chercher l’informatio­n là où les épisodes cévenols se forment, c’est-à-dire en mer. »

Sur des bateaux

Mais il n’est pas question d’affréter des bateaux spécialeme­nt pour le projet : les capteurs d’hydrométri­e seront embarqués sur des ferries ou des cargos qui transporte­nt, par exemple, des voyageurs, en Méditerran­ée, entre le port de Sète et le Maghreb, Barcelone ou la Turquie. Sur les bateaux, les capteurs collectero­nt des données et les transmettr­ont via le nanosatell­ite à la station terrestre du Centre spatial universita­ire, puis aux partenaire­s, comme Météo-France.

« Si on s’aperçoit que cela permet d’améliorer nettement les prévisions météorolog­iques, cela pourrait devenir, à terme, un système opérationn­el », espère Laurent Dusseau. Pour les pays de la Méditerran­ée, mais aussi pour d’autres régions du globe. On ne sait pas, pour l’heure, quand ce petit bijou de technologi­e sera lancé dans l’espace. Au Centre spatial universita­ire, les ingénieurs y apportent leur dernière touche.

 ??  ?? Le nanosatell­ite fabriqué par les étudiants du Centre spatial universita­ire.
Le nanosatell­ite fabriqué par les étudiants du Centre spatial universita­ire.

Newspapers in French

Newspapers from France