20 Minutes (Montpellier)

Football Un «Boudjellal champions project»?

L’ancien président du club de rugby de Toulon a annoncé être le porteur d’une offre de rachat de l’OM par des fonds saoudiens

- Nicolas Camus et Jean Saint-Marc, à Marseille

Depuis vendredi, Marseille frétille. Mourad Boudjellal a surpris tout le monde en annonçant en grande pompe un projet de rachat de l’OM par des fonds saoudiens. L’ancien président du club de rugby de Toulon a vanté le sérieux et la solidité de l’affaire, dont le président Emmanuel Macron aura les détails et qui sera présentée sous peu à l’actuel propriétai­re du club, l’Américain Frank McCourt. Crédible ou pas ? Pour le moment, c’est plutôt le scepticism­e qui semble l’emporter. « Même moi, j’ai du mal à le croire », a avoué Boudjellal dans une interview à L’Equipe, samedi. Difficile de croire en tout cas que l’ancien président à succès du RCT s’est affiché au grand jour sans garanties. L’homme d’affaires varois a fait la tournée des popotes pour défendre son plan. « Je peux vous dire simplement qu’il y a des fonds étatiques et de sociétés privées. Je suis porteur du projet pour l’amener au bout, a-t-il assuré à 20 Minutes. On va prendre directemen­t contact avec McCourt. Après, s’il n’est pas vendeur, il ne sera pas vendeur. Mais j’ai l’impression qu’il aura plutôt intérêt à nous écouter. »

L’offre de rachat serait faramineus­e. L’AFP évoque une enveloppe globale de 700 millions d’euros, dont 300 pour le rachat en lui-même, 200 pour rembourser les dettes et 200 pour le mercato. « Ces 500 millions [sans compter le mercato] voudraient dire que l’OM vaudrait aussi cher que le Milan AC. Ce tarif me paraît énorme, estime l’économiste Pierre Rondeau. Si cette offre est réelle, McCourt n’aurait pas de raison de refuser. Il serait totalement renfloué, récupérera­it ses investisse­ments et ferait une grosse plus-value [il avait acheté le club 50 millions, plus 78 millions de reprise de dettes et environ 220 millions investis dans les transferts]. Mais je demande vraiment à voir. »

Qu’en pense la gouvernanc­e en place ? « Nous ne sommes pas intéressés.

L’OM n’est pas à vendre », a asséné le président, Jacques-Henri Eyraud, en conférence de presse, samedi. Normal. Même si c’était le cas, un vendeur n’a jamais intérêt à s’afficher comme tel. Et la valorisati­on du club serait sans doute supérieure la saison prochaine, avec la Ligue des champions et les nouveaux droits TV de la Ligue 1. Les prochains jours permettron­t certaineme­nt d’y voir plus clair. Seule chose certaine, la crédibilit­é de Mourad Boudjellal est lourdement engagée.

« Si cette offre est réelle, McCourt n’aurait pas de raison de refuser. » Pierre Rondeau, économiste

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Mourad Boudjellal (au centre), derrière Frank McCourt et Emmanuel Macron.

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