20 Minutes (Montpellier)

La vague rose Delafosse

Le candidat socialiste, soutenu par les écologiste­s et LFI, a devancé largement le maire sortant (DVG), Philippe Saurel.

- Jérôme Diesnis

Michaël Delafosse est le nouveau maire de Montpellie­r. Le candidat socialiste, à la tête d’une liste d’union de la gauche, s’est largement imposé dans une triangulai­re. Selon les estimation­s (les résultats définitifs n’étaient pas encore connus à l’heure de notre bouclage), il aurait flirté avec la barre des 50 % des suffrages exprimés.

Ce résultat est un échec cinglant pour Philippe Saurel. Le candidat divers gauche briguait un second mandat dans les fauteuils de maire et de président de la métropole. Il est crédité de moins de 40 % des voix selon les estimation­s des instituts de sondage à la sortie des urnes, Son action a été désavouée par les Montpellié­rains, qui l’ont sans doute jugé trop clivant. Le coup de poker de Mohed Altrad s’est, pour sa part, révélé fumeux. Troisième après le premier tour, la 31e fortune profession­nelle française avait tenté un improbable tour de manche en absorbant dans l’entredeux tours deux listes très à gauche ainsi que celle du populiste Rémy Gaillard. Crédité de moins de 20 % des voix, il y a sans doute perdu une grande partie de son électorat du premier tour. Le chef d’entreprise avait fait le plein à droite au point de ne laisser que des miettes (3,83 %) au candidat des Républicai­ns. Son absence de ligne politique l’a finalement desservi. La victoire de Michaël Delafosse marque le retour aux affaires du Parti socialiste à Montpellie­r. Une ville conquise en 1977 par Georges Frêche, qu’il n’avait jamais perdue jusqu’en 2014. Elle salue surtout la campagne du nouveau maire (il sera intronisé lors du prochain conseil municipal). Ce professeur d’histoire-géo dans un collège, âgé de 42 ans, a été élu successive­ment à la culture et à l’urbanisme à Montpellie­r. Contrairem­ent à ses deux adversaire­s au second tour, sa campagne a été sans fausse note. Candidat de longue date (comme l’avait fait Philippe Saurel lors de la précédente élection), il en a immédiatem­ent donné le ton avec sa mesure phare : la gratuité du tramway pour les habitants de la métropole. Profitant de l’absence avant le premier tour de Philippe Saurel, qui s’est déclaré au dernier moment, il a pu exposer ses idées. Et obtenir un score inattendu fin mars, trois points derrière le maire sortant. Refusant de tomber dans les manoeuvres politicien­nes de l’entre-deuxtours, il a refusé de s’allier au triumvirat Doullain-Ollier-Gaillard. Ce trio lui aurait apporté un potentiel de 26 % des suffrages, mais il doutait de sa sincérité politique. Il a en revanche fusionné avec EELV. Ce double choix s’est avéré payant auprès des Montpellié­rains.

La large victoire de Michaël Delafosse concrétise une campagne sans fausse note.

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La victoire de Michaël Delafosse marque le retour des socialiste­s à la ville.

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