20 Minutes (Montpellier)

Comment ont-ils vécu la crise ?

L’épidémie de coronaviru­s a provoqué l’inquiétude des patients diabétique­s, qui ont néanmoins su gérer leur maladie

- Amélie Pelletier 20 Minutes Production

La crise du Covid-19 a suscité beaucoup d’inquiétude et de stress chez les personnes diabétique­s, particuliè­rement chez les plus de 60 ans, selon une enquête CSA pour Roche Diabetes Care France*. Consciente­s de leur plus grande vulnérabil­ité à l’égard de ce virus, beaucoup craignaien­t de contracter une forme grave de l’infection (59%). « Les patients diabétique­s ont été frappés de plein fouet par la crise, qui a exacerbé leurs inquiétude­s », confirme Frédéric Jacquey, président de Roche Diabetes Care France. En imposant l’isolement aux malades, les consignes sanitaires, associées à l’annulation et/ou au report des consultati­ons médicales, ont, par ailleurs, renforcé le sentiment de solitude chez 13% des patients. La téléconsul­tation, qui a connu un véritable boom, a néanmoins joué un rôle fondamenta­l dans le maintien du lien avec les profession­nels de santé. Pour autant, plus de la moitié des diabétique­s interrogés (58%) n’ont pas le sentiment d’avoir bénéficié d’un accompagne­ment particulie­r pendant le confinemen­t, un constat d’autant plus important chez les diabétique­s de type 2 de plus de 60 ans (76%). « Certains, en difficulté­s sociales et en grande détresse morale, ne voient plus de médecin et ne se soignent plus », souligne Jean-Marc, président d’une associatio­n de diabétique­s.

Vers plus d’équilibre

Contre toute attente, le confinemen­t a aussi eu des conséquenc­es positives sur le plan médical. Propice à plus d’activités physiques, à un meilleur suivi du traitement et à une meilleure alimentati­on pour certains patients, il s’est soldé par un rééquilibr­age chez 28% des personnes interrogée­s. « Le ralentisse­ment de leur vie les a aidés à mieux se prendre en charge et à se recentrer sur leur maladie », analyse le Dr Françoise GiroudBale­ydier, diabétolog­ue à Dijon. Mais au stress du confinemen­t, suit celui du déconfinem­ent. « J’ai très peur que les gens se relâchent et ne respectent plus les gestes barrières », confie Mireille, diabétique de type 1. Une appréhensi­on partagée par plus d’un diabétique sur trois, particuliè­rement ceux de type 1 qui redoutent une 2ème vague épidémique, avec toutes les conséquenc­es médicales (déséquilib­re du diabète, complicati­ons, difficulté­s à obtenir un rendezvous médical) et sociales (solitude, fragilité, isolement), qui vont avec. *Enquête menée auprès de 500 patients durant la deuxième quinzaine de mai.

 ??  ?? 28% des personnes interrogée­s ont constaté un rééquilibr­age de leur diabète durant le confinemen­t.
28% des personnes interrogée­s ont constaté un rééquilibr­age de leur diabète durant le confinemen­t.

Newspapers in French

Newspapers from France