20 Minutes (Montpellier)

Delafosse, 62e maire de Montpellie­r

Elections Cinq jours après la victoire de sa liste, Michaël Delafosse a été officielle­ment élu

- Jérôme Diesnis

Georges Frêche voyait en lui « un futur maire de Montpellie­r ». Il avait, il est vrai, prédit le même avenir à Philippe Saurel, Patrick Vignal et Jacques Martin. Pour au moins deux d’entre eux, il ne s’est pas trompé. Michaël Delafosse ne peut pas revendique­r en être l’héritier. Mais il a aussitôt tourné ses pensées vers le grand Georges, une fois investi par le conseil municipal samedi. Puis vers Hélène Mandroux, maire honoraire de la ville. Le premier l’a fait entrer en politique. La seconde, en lui confiant la culture, puis l’urbanisme, l’a valorisé. « Je le connais depuis qu’il est lycéen, explique celle qui a dirigé la ville pendant dix ans. Il avait déjà une très forte déterminat­ion. » C’est sur le pavé, en première ligne dans les manifs contre le Smic jeunes, qu’il a affûté son costume de militant, avant de devenir vice-président de l’Unef-Id, puis président de la Mutuelle des étudiants. « C’était un vrai leadeur. On sentait chez lui un potentiel et un avenir », souligne Manu Raynaud, camarade de la première heure et qui, vingt-six ans plus tard, est l’un de ses sept adjoints portant l’étiquette EELV. « Il est respectabl­e parce qu’il aime le débat d’idée. Il est droit, à l’image de sa campagne. Et c’est un bosseur infatigabl­e. »

Des combats étudiants à ses différents mandats, son ascension est celle assez classique d’un cadre socialiste. Ce qui fait dire à Anne Brissaud, élue centriste entre 2014 et 2020, citée par le journal L’Agglorieus­e, qu’il « veut nous faire croire qu’il est le perdreau de l’année, le gendre idéal, alors qu’il incarne le parti socialiste archaïque ».

Le 62e maire de Montpellie­r, âgé de 42 ans, a toujours été fidèle au PS. Y compris lorsqu’il a dû avaler des couleuvres en 2014, quand il a perdu la primaire face à Jean-Pierre Moure. Mais il n’a jamais voulu devenir un profession­nel de la politique, assumant depuis vingt ans son métier de prof d’histoire-géo au collège. « Pour moi, c’est l’élu tel qu’il doit être. Il fait de la politique au sens noble du terme. Il connaît la fonction, a un idéal et sait écouter », reprend Hélène Mandroux. « Michaël est engagé depuis l’âge de 15 ans, mais il en rêve depuis tout petit », glisse Jean-Philippe Delafosse, qui a quitté la capitale quand son fils Michaël avait 10 ans. « C’est un homme sincère, droit, honnête et de dialogue », reprend le paternel.

« Je suis fidèle à mes valeurs d’homme de gauche, à mon attachemen­t viscéral à Montpellie­r. J’ai mes conviction­s et je fais mes choix », explique le principal intéressé. Il dit avoir changé au fil de la campagne, « à travers les rencontres avec les habitants. Dans ma permanence, je recevais les gens sans rendez-vous, en détresse ou avec plein de projets… Et ça, ça vous fait mûrir ».

«Michaël est engagé depuis ses 15 ans, mais en rêve depuis tout petit. »

J.-P. Delafosse, son père

 ??  ?? M. Delafosse, samedi, avec la maire honoraire de Montpellie­r, H. Mandroux.
M. Delafosse, samedi, avec la maire honoraire de Montpellie­r, H. Mandroux.

Newspapers in French

Newspapers from France