De nouvelles techniques face aux moustiques
Le lâcher de moustiques stériles par drone donne des résultats spectaculaires
C’est le pire ennemi des soirées estivales. Dès que les températures s’accroissent, les moustiques s’invitent chaque année sur les terrasses ou à l’intérieur des habitations pour trouver la nourriture (notre sang) qui servira à alimenter leurs oeufs. Potentiellement vecteur de maladies selon l’espèce, il fait l’objet dans la région de traitements phytosanitaires par l’EID (Entente interdépartementale de démoustication). Mais depuis plusieurs années et notamment le durcissement de la législation européenne sur les pesticides, d’autres techniques sont développées.
50% d’oeufs stériles
Parmi elles, l’utilisation du drone : des opérateurs de l’EID sont ainsi formés à leur manipulation. Elle peut être combinée à la stérilisation des moustiques mâles. Des essais, réalisés notamment par les chercheurs montpelliérains du Centre de recherche agronomique pour le développement (Cirad), basé à Montpellier, sont menés depuis 2018 en différents points du globe.
Une étude publiée dans Science Robotics a validé cette technique porteuse d’espoirs. « Après seulement trois lâchers par drone de moustiques mâles stériles, un pic de 50 % d’oeufs stériles a été remarqué dans les deux semaines suivantes, soulignent les chercheurs. Les résultats laissent entrevoir de belles avancées dans la lutte contre les maladies transmises par ces insectes. »
En s’attaquant directement, par drone, à leur reproduction, les chercheurs évoquent de multiples bénéfices. Outre des résultats très satisfaisants – « les moustiques stériles ont une compétitivité très élevée par rapport aux mâles sauvages » – la pratique est vertueuse pour l’environnement et moins onéreuse. «Les lâchers aériens sont 20 fois moins coûteux que les lâchers terrestres, permettent de traiter une grande surface de manière homogène avec un gain de temps considérable », conclut le Cirad.