« C’était une forme de conjuration »
A l’occasion de la sortie du «Bonheur des uns... », Bérénice Bejo et Florence Foresti évoquent le succès et les médias
Comment réagiriez-vous si votre meilleure amie effacée devenait soudain une star de la littérature? Cette question est le thème central du film Le Bonheur des uns, de Daniel Cohen, inspiré de sa pièce L’Ile flottante. La mesquinerie du personnage de Florence Foresti vient s’y émousser sur la douceur de celui de Bérénice Bejo.
Ce film correspond-il à votre réalité de célébrités ?
Bérénice Bejo : Bien sûr et c’est cela qui m’a plu ! Quand vous êtes connue, les gens n’ont plus le même regard sur vous. C’est à vous de vous décarcasser pour qu’on vous considère comme une personne normale.
Florence Foresti : J’ai vécu tout ce qu’affronte le personnage de Bérénice, les petites vacheries, la méchanceté, la jalousie. C’était une forme
de conjuration de jouer le rôle de la peste qui ne peut accepter la réussite de son amie. Vous est-il arrivé aussi de vous en prendre plein la gueule dans les médias ?
B.B. : Je ne suis pas sur les réseaux sociaux et j’évite de lire les critiques. Mais, comme mon personnage dans le film, il y a toujours quelqu’un pour venir me raconter les vacheries qu’on dit sur moi.
F.F. : La vérité est que je m’en fous. Je ne cherche pas l’admiration de ceux qui m’en ont mis plein la gueule, Yann Moix ou Frédéric Beigbeder. Je suis fière de ce que j’ai fait aux César car je ne pensais vraiment pas que Roman Polanski allait gagner ! L’humour est devenu une matière à manier avec trop de délicatesse.