20 Minutes (Montpellier)

C'est quoi, le semi-distanciel ?

Pour éviter la propagatio­n du Covid-19 sur le campus, l'université Paul-Valéry va scinder dès lundi les étudiants en deux groupes

- Nicolas Bonzom

Cette année, plus de 21 000 étudiants ont fait leur rentrée à l’université PaulValéry, à Montpellie­r. Et même si une bonne partie des 4 000 étrangers qui étudient d’ordinaire sur le campus n’a pas pu faire le voyage en raison de la crise, leur absence a été largement compensée par un afflux d’étudiants français. Dans une faculté qui était déjà très à l’étroit, difficile de faire respecter à la lettre les gestes barrières. L’université, qui n’a recensé que 15 cas de Covid-19 parmi les étudiants, a ainsi décidé que les cours allaient passer « en semi-distanciel », lundi. Chaque semaine, une partie des étudiants ira sur le campus, l’autre suivra les cours à distance. Les étudiants dont le numéro de carte se termine par un numéro impair sont ainsi attendus de lundi à vendredi, les autres du 5 au 9 octobre. Et ainsi de suite…

Mais il n’y aura pas de contrôle des cartes. « Nous faisons confiance aux étudiants, confie Patrick Gilli, le président de l’université. Je ne garantis pas que tout sera au cordeau, qu’il n’y ait pas un étudiant, dont le numéro est pair, et dont le camarade a un numéro impair, qui veuille venir en cours avec lui. L’objectif est de réduire les flux à l’université, si possible de moitié. »

Cours en direct

Ceux qui suivent les cours depuis chez eux devront se connecter sur une plateforme, où des cours seront retransmis en direct, où des vidéos seront publiées, et où des cours écrits seront mis en ligne. Les salles ont ainsi été équipées de caméras. Étudiants et enseignant­s pourront également échanger, via une messagerie. Des centaines d’ordinateur­s vont être, par ailleurs, prêtées aux étudiants qui n’en ont pas. Mais pourquoi ce dispositif n’a pas été mis en place dès la rentrée ? « Nos étudiants avaient besoin d’un retour physique, après des mois loin des bancs de la faculté, confie Patrick Gili. Ce qui a pu alimenter, sur les réseaux sociaux, des images d’amphis saturés. Ce dispositif avait pour objectif de renouer le contact avec les étudiants. »

Mais au syndicat de combat universita­ire (Scum), le « semi-distanciel» ne semble pas convaincre. «L’université a décidé de passer les enseigneme­nts en semi-distanciel, deux semaines après avoir entassé ses

21 000 étudiants comme des sardines, note le syndicat. Une telle organisati­on, si elle a le mérite de permettre, enfin, le respect de la distanciat­ion sociale à l’échelle du campus, pourrait entraîner un décrochage d’une partie des étudiants. De plus, si ce roulement se fait sur l’effectif global, il ne garantit pas nécessaire­ment un respect de la distanciat­ion sociale au sein d’une même promo. » Enfin, pour l’instant, on ne sait pas si les examens auront lieu à la faculté, ou à distance. Les deux schémas sont prêts. Quoi qu’il arrive, ils porteront sur tous les cours, acquis en présentiel ou à distance.

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Il y a plus de 21000 étudiants à l’université de lettres

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