Parlons clash !
Le premier débat de la présidentielle américaine entre le sortant républicain Donald Trump et le démocrate Joe Biden s’annonce très musclé, mardi.
C’est un moment incontournable de l’élection présidentielle américaine, qui se tiendra le 3 novembre. Après des mois de lutte à distance, Donald Trump et Joe Biden vont croiser le fer en face-à-face à l’occasion du premier débat télévisé, mardi soir, à Cleveland (lire l’encadré). En retard dans les sondages, le président des Etats-Unis devrait tenter de déstabiliser son adversaire avec des attaques personnelles. Face à un débatteur qui fait voler en éclats les codes traditionnels des joutes oratoires, « Joe Biden va devoir se montrer agressif », estime Todd Graham, directeur de la « debate team » de l’université Southern Illinois.
Préparatifs et punchlines
« S’entraîner dans des conditions aussi proches que possible de la réalité est particulièrement important», note Graham. Cela veut dire qu’un conseiller des candidats joue leur adversaire lors de répétitions. C’est Philippe Reines qui avait enfilé le costume XXL de Donald Trump face à Hillary Clinton. Il avait regardé plus de quarante-cinq heures des performances passées du candidat républicain. Selon le Washington Post, Joe Biden a adopté la même stratégie, mais Donald Trump, fidèle à son habitude, préfère l’improvisation.
« Les conseillers préparent des punchlines mais, souvent, elles tombent à plat, avertit le coach. Le public voit quand elles sont forcées. » Mais quand elles font mouche, ces attaques peuvent rapporter gros. Selon Todd Graham, on est dans un cas de « faible risque-haut rendement » : « Une punchline ratée ne fait pas perdre un débat, mais une réussie peut en faire gagner un. » Elles devraient donc pleuvoir mardi. Pendant des mois, Donald Trump a surnommé Biden « Sleepy Joe » et a mis en doute ses facultés mentales. En clair, les attentes sont tellement basses que toute performance correcte du candidat démocrate sera perçue comme meilleure que prévu. Mais Donald Trump semble avoir compris son erreur. Il assure depuis ces derniers jours que son adversaire est «le favori» du débat avec ses quarante-sept ans d’expérience.