La HandiTech passe à l’attaque
Le monde de la tech a encore une marge de manoeuvre importante pour innover en matière d’aide au handicap
Toujours le même exemple. Avant de conquérir le monde, la télécommande et les assistants vocaux ont été inventés pour répondre aux besoins de personnes en situation de handicap. Mais qui pour leur succéder en 2020? Entre les nouvelles technologies et l’accessibilité, il y a un marché qui continue de se chercher, ou qui commence justement à se trouver.
« Beaucoup d’entrepreneurs veulent s’investir dans ce domaine.» Carla Sinacori, Jobinlive
Pour Carla Sinacori, marketing project manager de JobinLive – organisateur du Handitech Trophy et cofondateur de l’association La HandiTech –, il est clair que ce secteur prend de l’ampleur : « Cette année, au HandiTech Trophy [qui récompense des technologies vouées à alléger le handicap ou la perte d’autonomie], 202 nouveaux projets ont été déposés, soit un taux de renouvellement de 70%. Cela signifie que beaucoup d’entrepreneurs veulent s’investir dans ce domaine. » Un engouement qu’elle explique par les politiques « qui prennent de plus en plus en compte les notions d’accessibilité et d’inclusion. Ce n’est pas seulement les personnes en situation de handicap qui ont besoin de solutions, mais les entreprises, les hôpitaux, les écoles… »
Amaury Ciurana est un ingénieur tout juste diplômé et fondateur d’EnoSkelet. Son but? Fabriquer «un exosquelette pour aider les personnes atteintes de handicap moteur, et notamment les enfants, à mieux marcher ». De son côté, Rudi Gombauld est le cofondateur de Kurage, une entreprise née après un drame : « Un jour, Vance Bergeron, chercheur au CNRS, est devenu tétraplégique après avoir été renversé par une voiture. Pour continuer à faire du sport, il a développé le contrôle neuromusculaire par électrostimulation, qui vient remplacer la connexion coupée avec le cerveau.» Aujourd’hui, Kurage développe des vélos et des rameurs pour tétraplégiques, mais pas seulement : « Nos produits sont mixtes à l’utilisation, pour les gens sans mobilité, pour des personnes âgées ou malades qui veulent maintenir un mouvement, et pour des valides.» Se diversifier pour croître, voilà peut-être la voie que devra suivre le marché de la HandiTech. Comme quoi l’exemple de la télécommande reste d’actualité.