La régulation des gros gibiers fait toujours débat
La réponse préfectorale à cette problématique est loin de faire l’unanimité
Depuis le 9 novembre et un arrêté signé par le préfet de l’Hérault, la chasse dans le département est de nouveau ouverte, comme dans l’ensemble de la région. Cette dérogation au confinement ne concerne qu’une partie des animaux et interdit la chasse dite de loisir. Le 2 novembre, à l’annonce de l’éventuelle réouverture de la chasse par le ministère en cette période de Covid-19, Eddine Ariztegui (élu du parti animaliste à Montpellier) s’était offusqué : « Alors que des associations oeuvrant dans la protection animale se voient refuser le maintien de leurs activités, les chasseurs bénéficient de leur passe-droit habituel du gouvernement.» Dans l’Hérault, seule la chasse de régulation pour le gros gibier (sanglier, cerf…) est finalement autorisée pendant le confinement. La mesure faisait l’objet d’une grosse attente de la part des agriculteurs. « Le gros gibier a besoin de se nourrir. Il apprécie tout particulièrement les cultures : jeunes plants de vigne, légumes en maraîchage, graines semées à l’automne», détaille Romain Deloustal, président régional des Jeunes Agriculteurs d’Occitanie. La mesure est pourtant trop restrictive pour Max Allies, administrateur de la fédération des chasseurs de l’Hérault.
«Les lapins font des dégâts»
« On n’a pas compris pourquoi le préfet de l’Hérault avait interprété la circulaire ministérielle a minima. La chasse à l’affût, notamment, n’est pas autorisée et on ne peut pas agir sur d’autres espèces nuisibles qui vont proliférer. » Si les sangliers sont un problème majeur pour les agriculteurs, «d’autres espèces prolifèrent, reprend Romain Deloustal. Les lapins font également de gros dégâts. Et le gibier d’eau commence à donner des sueurs froides aux éleveurs. » En cause : le retour de la grippe aviaire. «Les fédérations de chasseurs ont une mission de service public, rappelle Max Allies. Elles ont la gestion des espèces et la responsabilité d’indemniser les dégâts du gibier. Nombre d’entre elles se retrouvent en grande difficulté.»