20 Minutes (Montpellier)

Un nouveau tome sang pour sang Jacques Ramirez

Le second volume du carton de l’année 2018, «Il faut flinguer Ramirez», est arrivé. Son auteur, Nicolas Petrimaux, en explique la genèse

- Olivier Mimran

Deux ans après sa sortie, les plus de 100000 acquéreurs – c’est énorme en matière de BD – du premier tome de l’inclassabl­e Il faut flinguer Ramirez (éd. Glénat) trépignaie­nt d’impatience dans l’attente du retour de leur (anti) héros favori, un obscur réparateur d’aspirateur­s embringué malgré lui dans une sanglante course-poursuite. Eh bien, qu’ils se réjouissen­t : Jacques Ramirez is back. Aux autres, apprenons qu’Il faut flinguer Ramirez est l’une des plus grosses surprises de 2018, puisque le «carton» de son premier tome est essentiell­ement dû au bouche-à-oreille.

Comme un film d’action

«Que les lecteurs et lectrices fassent la publicité de l’album était le meilleur plan marketing qu’on puisse imaginer », confie d’ailleurs son auteur, Nicolas Petrimaux, à 20 Minutes.

Le succès est plus que mérité tant le titre excelle dans son fond, avec ses dialogues vivants, bourrés de bonnes punchlines, comme dans sa forme, puisque le récit, hyper rythmé, décapant, se lit comme on regarderai­t un bon film d’action. Dans le premier tome, on découvrait la vie plutôt terne (enfin, pas pour très longtemps) de Ramirez, employé modèle au SAV de Robotop, en Arizona. Après que deux mafieux mexicains crurent reconnaîtr­e en lui un tueur chevronné, l’infortuné avait pris la fuite en compagnie de deux jeunes filles un peu déjantées. Le second volume reprend là où on avait quitté notre explosif trio. Mixant ingénieuse­ment les genres, Nicolas Petrimaux s’empare, pour mieux les malmener, des codes du western, du road movie, du pulp et de la blaxploita­tion façon Quentin Tarantino.

L’ensemble, ponctué de scènes ici violentes, là rigolotes, vous explose littéralem­ent en pleine figure, et c’est ce qu’apprécient les lecteurs.

Sans compter la bande-son qu’on peut télécharge­r grâce à un QR code présent dans l’album. L’auteur nous glisse à l’oreille que sa playlist de travail ne comporte pas de ce disco seventies qui collerait si bien à l’esthétique de la série : « Non, elle compile plein de styles musicaux, de la synthwave, de la pop, du funk, du hard rock, du punk rock. J’aime particuliè­rement les albums de The Midnight, que j’ai découverts il y a quatre ou cinq ans.»

Lorsqu’on lui demande enfin comment il a reçu un tel plébiscite, Nicolas Petrimaux dit se réjouir que les récits de genre puissent aussi être des récits populaires, qu’ils aient «leur place dans notre grand bain culturel ». Mais il reconnaît aussi une certaine pression : « Cela donne une légère sensation de vertige. Je réalise que mon travail est de plus en plus “regardé”. De mon point de vue, j’ai dorénavant l’obligation de ne pas décevoir et même celle de faire mieux. » Ce dont les fans, dont nous sommes, se réjouiront.

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