La ville a su garder Montcalm
Après des années de combat citoyen, la municipalité préservera le parc
Le parc Montcalm est sauvé. Le conseil municipal de Montpellier a approuvé, lundi, la sanctuarisation totale de ce poumon vert, et l’abandon des derniers projets immobiliers qui le menaçaient, après de longues années de combat mené par des associations. Depuis 2013, le sort du parc n’a en effet jamais quitté le débat politique.
« Notre combat a permis de sauver ce parc de la bétonnisation »
Les Gardiens de Montcalm
Cette année-là, tandis qu’elle l’avait acheté un an plus tôt à l’armée, la ville avait annoncé son intention d’offrir un gros lifting à ce domaine de 23 ha, pour en faire « un grand parc [de 16,5 ha] qui s’inscrive résolument dans le XXIe siècle ». De gigantesques roues à eau avaient notamment été imaginées. Et surtout, l’agglomération avait prévu de faire passer la ligne 5 du tramway par le parc. Plusieurs associations avaient alors lancé la bataille, pour que soit préservé cet écrin de verdure.
Elles seront (en partie) entendues par Philippe Saurel (divers gauche) : l’ancien maire a détourné le tramway, et mis à la poubelle le projet de Central Park d’Hélène Mandroux (PS), conservant ainsi un peu plus de 21 ha du parc. Lundi, son successeur, Michaël Delafosse (PS) a achevé d’exaucer les voeux des défenseurs du parc, en rendant le lieu entièrement inconstructible. L’élu avait pourtant, alors qu’il était adjoint à l’urbanisme, en 2013, porté sa transformation. Il a changé d’avis : désormais, la totalité du parc, dont le ruisseau du Lantissargues, soit 23 ha, sera préservée. Et la construction très critiquée de 600 logements, près de la rue des Chasseurs, en lisière du parc, a été annulée. « C’est une question d’équilibre dans la ville », a noté Michaël Delafosse.
« Notre combat a permis de sauver ce parc de la bétonnisation, nous en sommes très fiers », s’est réjouie l’association les Gardiens de Montcalm, qui se bat depuis huit ans pour la préservation du parc, qualifiant cette décision municipale d’« étape importante dans la sanctuarisation du poumon vert de Montpellier ». « Comme d’autres, nous avons été des lanceurs d’alerte, confie Jean-Michel Justamon, l’un des "gardiens" de Montcalm. Nous avons été en avance sur ce dont on se rend compte aujourd’hui : on a besoin de biodiversité. Il faut des espaces de nature en ville. » En 2021, le plan local d’urbanisme sera modifié pour accompagner ces engagements.