Le squat des Beaux-Arts bientôt libéré
Des solutions de relogement vont être proposées aux résidents du bâtiment
Depuis 2016, des dizaines de personnes, d’horizons divers, résident dans l’ancien bâtiment des Archives départementales, dans le quartier des Beaux-Arts. Ce lundi (9 h), le conseil municipal de Montpellier votera une délibération, pour accompagner les familles qui vivent dans ce squat vers des solutions de relogement, et ainsi libérer les lieux, avant le 31 mars.
Un autre lieu d’hébergement
Car si la justice avait ordonné l’expulsion des résidents en 2018, le lieu n’a jamais cessé d’être occupé. « Ce fut la splendide ignorance, gronde le maire, Michaël Delafosse (PS). Un squat n’est pas la norme, il n’a pas vocation à perdurer. Celui des Beaux-Arts pose des questions, avec les riverains. Et les situations humaines se sont dégradées. » Le projet, qui permet d’éviter l’expulsion par la force, est porté par la mairie, le département, l’Etat, la Fondation Abbé-Pierre, le Secours catholique, et le collectif Luttopia. Aujourd’hui, environ 220 personnes vivraient dans le squat. « Une cellule, avec des travailleurs sociaux, a permis de réaliser environ 80 entretiens, confie Michel Calvo (PS), élu à la solidarité. Nous avons rencontré environ 120 personnes, notamment des personnes en situation d’abandon de droits, pour lesquelles nous aurons des réponses, nous et l’Etat. Une partie des personnes n’ont pas souhaité entrer dans le processus de diagnostic.» Sur ces 120 personnes, selon l’élu, il y a 48 familles, avec 23 enfants, dont 20 sont scolarisés. Il y a aussi 34 personnes isolées. Sylvie Chamvoux, représentante de la Fondation Abbé-Pierre en Occitanie, se « réjouit » de ce travail mené avec la mairie et l’Etat. « Lorsqu’il a été question d’une expulsion avant la fin de la trêve hivernale, nous nous sommes mobilisés pour demander que l’on puisse plutôt oeuvrer à relogement, confie-t-elle. Mais nous resterons vigilants. » « On veut montrer que c’est possible, note Amélie Corpet, déléguée départementale du Secours catholique. C’est un squat très ouvert, qui accueille volontiers ceux qui veulent se faire expliquer son fonctionnement. Une expulsion sèche n’aurait pas eu de sens, au regard du projet porté par le collectif. »
Par ailleurs, un nouveau lieu d’hébergement d’urgence, légal, sera créé dans un endroit qui n’a pas encore été précisé. Il devrait permettre aux personnes les plus en difficultés d’avoir, d’abord, un logement, puis « de se reconstruire, pour ensuite, s’émanciper », note la ville. Une cinquantaine de personnes pourraient y être accueillies.