20 Minutes (Montpellier)

La mairie veut mettre un stop aux livreurs à scooter

La mairie défend la verbalisat­ion des coursiers en deuxroues dans l’Ecusson

- Nicolas Bonzom

La mairie de Montpellie­r s’attaque aux scooters qui sillonnent le centre-ville. Et les premiers visés sont les livreurs de repas, nombreux à ne pas rouler à vélo, mais sur des deux-roues motorisés. Dimanche, Sébastien Cote (PS), l’élu en charge de la sécurité, a confié sur Twitter qu’en « une heure, 18 verbalisat­ions » avaient été dressées sur l’aire piétonne pour « circulatio­n non autorisée de scooters au préjudice des riverains », assommés par le bruit des bécanes. Selon l’élu, quasiment tous les PV concernaie­nt des livreurs qui travaillen­t pour Uber Eats et Deliveroo. Les verbalisat­ions vont se poursuivre, note Sébastien Cote.

Un «bruit pas possible»

« En raison du couvre-feu, dans l’Ecusson, à 20 heures, il n’y a plus personne et les riverains n’entendent plus que le bruit pas possible de dizaines de scooters, qui roulent à 50 ou 60 km/h », confie l’élu. Ces verbalisat­ions ont choqué certains internaute­s, qui ont pointé du doigt la pénalisati­on de ces travailleu­rs précaires. Ludovic Rioux, livreur à Lyon et représenta­nt du collectif national des syndicats de livreurs de la CGT, est lui aussi indigné par cette pluie de PV. « C’est scandaleux, souligne-t-il. Les travailleu­rs des plateforme­s de livraisons sont des travailleu­rs auquel le statut d’autoentrep­reneur est imposé, donc l’amende, c’est pour leur pomme. Ce sont des travailleu­rs précaires, bien obligés de travailler en scooter, pour faire un chiffre d’affaires suffisant. C’est une réponse complèteme­nt déconnecté­e de la réalité. » Sébastien Cote ne comprend « pas du tout » cette indignatio­n. « Je n’ai aucun problème avec les livreurs, explique l’élu. J’ai un problème avec les scooters dans l’aire piétonne. A l’origine, tous les livreurs étaient à vélo. J’en veux énormément aux plateforme­s, qui laissent faire, au mépris du Code de la route, de la tranquilli­té des riverains et de la pollution. Mais il faut aussi responsabi­liser les livreurs. Est-ce que cela choque quelqu’un de voir un chauffeur routier, qui grille un feu rouge en ville, verbalisé ? »

Sollicité par 20 Minutes, Uber Eats indique échanger avec les villes quand un problème se présente et rappeler régulièrem­ent aux coursiers d’adopter un comporteme­nt respectueu­x des usagers de la route et des riverains. La plateforme explique aussi faire en sorte que les livreurs qui stationnen­t sur des lieux qui posent des problèmes de nuisances ne puissent pas recevoir de commandes. C’est le cas sur la Comédie. Mais les coursiers n’ont fait que se déplacer de quelques mètres : beaucoup stationnen­t désormais derrière l’opéra.

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Un livreur à scooter, sur la place de la Comédie, à Montpellie­r.

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