La mairie veut mettre un stop aux livreurs à scooter
La mairie défend la verbalisation des coursiers en deuxroues dans l’Ecusson
La mairie de Montpellier s’attaque aux scooters qui sillonnent le centre-ville. Et les premiers visés sont les livreurs de repas, nombreux à ne pas rouler à vélo, mais sur des deux-roues motorisés. Dimanche, Sébastien Cote (PS), l’élu en charge de la sécurité, a confié sur Twitter qu’en « une heure, 18 verbalisations » avaient été dressées sur l’aire piétonne pour « circulation non autorisée de scooters au préjudice des riverains », assommés par le bruit des bécanes. Selon l’élu, quasiment tous les PV concernaient des livreurs qui travaillent pour Uber Eats et Deliveroo. Les verbalisations vont se poursuivre, note Sébastien Cote.
Un «bruit pas possible»
« En raison du couvre-feu, dans l’Ecusson, à 20 heures, il n’y a plus personne et les riverains n’entendent plus que le bruit pas possible de dizaines de scooters, qui roulent à 50 ou 60 km/h », confie l’élu. Ces verbalisations ont choqué certains internautes, qui ont pointé du doigt la pénalisation de ces travailleurs précaires. Ludovic Rioux, livreur à Lyon et représentant du collectif national des syndicats de livreurs de la CGT, est lui aussi indigné par cette pluie de PV. « C’est scandaleux, souligne-t-il. Les travailleurs des plateformes de livraisons sont des travailleurs auquel le statut d’autoentrepreneur est imposé, donc l’amende, c’est pour leur pomme. Ce sont des travailleurs précaires, bien obligés de travailler en scooter, pour faire un chiffre d’affaires suffisant. C’est une réponse complètement déconnectée de la réalité. » Sébastien Cote ne comprend « pas du tout » cette indignation. « Je n’ai aucun problème avec les livreurs, explique l’élu. J’ai un problème avec les scooters dans l’aire piétonne. A l’origine, tous les livreurs étaient à vélo. J’en veux énormément aux plateformes, qui laissent faire, au mépris du Code de la route, de la tranquillité des riverains et de la pollution. Mais il faut aussi responsabiliser les livreurs. Est-ce que cela choque quelqu’un de voir un chauffeur routier, qui grille un feu rouge en ville, verbalisé ? »
Sollicité par 20 Minutes, Uber Eats indique échanger avec les villes quand un problème se présente et rappeler régulièrement aux coursiers d’adopter un comportement respectueux des usagers de la route et des riverains. La plateforme explique aussi faire en sorte que les livreurs qui stationnent sur des lieux qui posent des problèmes de nuisances ne puissent pas recevoir de commandes. C’est le cas sur la Comédie. Mais les coursiers n’ont fait que se déplacer de quelques mètres : beaucoup stationnent désormais derrière l’opéra.