La bande à Bazille s’écoute en podcast
Le musée propose une série audio sur la vie du célèbre peintre impressionniste
Bien que ses portes soient closes en raison du Covid-19, le musée Fabre n’a pas laissé les amateurs d’art orphelins. Sur la plateforme Fabre dans mon canapé, lancée lors du premier confinement, le site culturel montpelliérain propose aux curieux des visites virtuelles de ses collections, de nombreux documents et même des jeux pour les plus jeunes. Et depuis peu, le musée s’est mis au podcast, un support qui connaît un véritable essor ces dernières années.
Développer l’imaginaire
Dans sa toute première série audio, le musée raconte la folle histoire du peintre montpelliérain Frédéric Bazille, mort il y a cent cinquante ans, qui fut, aux côtés de Renoir ou de Monet, l’une des figures de l’impressionnisme. Conçus comme un véritable feuilleton, les podcasts « Frédéric Bazille en quatre impressions » transportent les auditeurs dans la vie du Montpelliérain, la création de ses tableaux les plus célèbres, et sa relation avec les autres peintres, dans le Paris du XIXe siècle. « Le numérique ne remplace pas le rapport direct avec une oeuvre, mais le format audio est intéressant, car il invite les amateurs d’art à développer leur imaginaire à partir d’une histoire », confie Maud MarronWojewodzki, conservatrice du patrimoine du milieu du XIXe siècle au XXIe siècle au musée Fabre. Le podcast, cependant, a été imaginé pour qu’il séduise «tous les publics», reprend Marion Boutellier, chargée des publics jeunes et étudiants.
C’est le comédien, guide et conteur Benoît Ramos qui a écrit et qui prête sa voix à la série. A l’origine, il devait réaliser des visites contées. Mais le confinement a transformé le projet en série audio. Pour y donner naissance, avec sa compagnie Taliesin, il s’est notamment plongé dans les foisonnantes correspondances du peintre, qui ont rejoint le fonds du musée Fabre. « Lorsque l’on participe à une visite guidée, dans un musée, c’est plutôt l’origine des oeuvres qui est évoquée, confie-t-il. Et on oublie, parfois, la personne qui a peint. L’idée de ce projet, c’était de remettre un peu d’humanité là-dedans. » En racontant, outre ses tableaux, la courte vie de Frédéric Bazille, mort au combat à l’âge de 28 ans, qui a entamé des études de médecine pour faire plaisir à ses parents, avant de lâcher l’université pour le dessin. « Ce genre de destin, on l’a tous connu, aujourd’hui encore», reprend Benoît Ramos. Trois podcasts sont déjà disponibles (lire encadré). Le quatrième et dernier épisode sera mis en ligne samedi. Et le musée pourrait bien relancer, bientôt, d’autres podcasts, sur d’autres thèmes.