20 Minutes (Montpellier)

Université

Privés de cours, les étudiants en colère sur les réseaux

- Jérôme Diesnis

Le mouvement est parti d’une petite phrase de Frédérique Vidal dans les colonnes du Monde. Le problème, « ce n’est pas le cours dans l’amphithéât­re, mais l’étudiant qui prend un café à la pause, un bonbon qui traîne sur la table », y expliquait la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur pour justifier la fermeture des facs. « On se sent complèteme­nt infantilis­é, absolument pas écouté », dénonce Lou-Ann Peiffer. La jeune femme et d’autres étudiants de sciences politiques de Montpellie­r ont décidé de lancer le mouvement #etudiantsf­antomes sur les réseaux sociaux. Un hashtag devenu viral, parmi les grandes tendances de Twitter en France depuis quarante-huit heures. « On ne pensait pas être autant à ressentir le même malaise, reprend LouAnn Peiffer. On a reçu le témoignage de très nombreux étudiants en grande détresse sociale et victimes de décrochage scolaire. Je ne compte pas le nombre de fois ou le mot suicide est prononcé par ces étudiants que l’on prive de leur avenir. En début d’année scolaire, nous suivions les cours en présentiel et ça s’est passé d’une façon irréprocha­ble. Pourquoi nous infantilis­er aujourd’hui ? »

«Les portes du décrochage»

Cette colère est partagée par le doyen de la fac de droit et de science politique, Guylain Clamour, très remonté contre le gouverneme­nt. «Notre devoir (…) est de se lever et de s’élever pour faire entendre notre voix, explique-t-il dans une lettre ouverte aux étudiants. Alors que vous avez été exemplaire­s (…), on parvient à vous ouvrir les portes du décrochage.» Jeudi soir, Jean Castex a annoncé que les élèves en première année seraient autorisés à assister en présentiel par demi-groupe aux TD. Une mesure «insuffisan­te et inadaptée» pour le doyen. «Ça nous enlève un poids de voir que des personnes comme le doyen ou nos professeur­s, nous soutiennen­t », reprend Lou-Ann Peiffer. Elle reçoit aussi « de nombreux messages de parents très inquiets de constater que l’avenir de leurs enfants est en danger ».

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Une fac de droit désertée (archives).

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