Garcia en prolongation?
Football En fin de contrat en juin, le coach de l’OL n’a toujours pas reçu d’offre du club
Après avoir dû mettre, en 2010, au crédit de Claude Puel la première demi-finale de Ligue des champions de l’histoire du club, les supporteurs de l’OL vont-ils célébrer en mai Rudi Garcia, en cas de titre de champion de France? Le scénario serait cocasse, alors que l’ancien coach marseillais était encore conspué par les supporteurs lyonnais au mois de mars, lors des deux dernières traces d’un Parc OL bondé. Le Covid-19 est ensuite passé par là et Rudi Garcia a tout connu ou presque : une non-qualification européenne aux allures de crash sportif, une euphorisante place en demi-finale au Final 8 de la C1, puis une 14e place en octobre en L1 avant de devenir champion d’automne la semaine passée.
Autant de montagnes russes rendant incertain son avenir à Lyon au-delà du 30 juin, date de la fin de son actuel contrat. Même si l’OL reste sur une infernale série de 10 victoires et 3 nuls depuis trois mois, avant d’accueillir Metz dimanche (21 h), Jean-Michel Aulas et Juninho redoutent-ils de le prolonger en raison d’une dernière saison systématiquement manquée au Losc, à l’AS Roma, puis à l’OM? «Il n’y a ni vérité absolue, ni arithmétique dans le football, énonce Jean-Michel Vandamme, conseiller du président Seydoux durant les années lilloises de Rudi Garcia. On a connu quatre ans et demi merveilleux avec Rudi, et six mois plus difficiles. On n’arrivait plus à se projeter ensemble car on n’était plus en mesure, au club, de lui fournir une équipe capable d’atteindre les sommets comme il le souhaitait.»
«Je le vois faire face»
Pour Gianni Bruno, attaquant du Losc de 2011 à 2013 avec Rudi Garcia, la lassitude pouvait se faire sentir : «Autant je trouvais son exigence normale, autant la routine des entraînements pouvait être ennuyante, avec toujours de la tactique le jeudi et des jeux réduits en veille de match. »
Elie Baup, qui était resté six ans sur le banc des Girondins de Bordeaux (de 1997 à 2003), livre un constat plus global : « Il est difficile pour un entraîneur de travailler sur la durée aujourd’hui. Rudi Garcia a peut-être fait débat à l’OM puis à l’OL, mais je le vois faire face, et rester à un niveau élevé de résultats sans s’user.»
« Ça me semblerait vraiment gros qu’il soit écarté en fin de saison en étant champion», conclut Gianni Bruno. Alain Perrin avait pourtant bien conclu sur un doublé l’hégémonie lyonnaise en 2008, avant d’être remercié par Jean-Michel Aulas.