20 Minutes (Montpellier)

Une lueur d’espoir venue des étoiles

Alors que les restaurant­s sont fermés, les récompense­s du « Guide Michelin » ont été une source de motivation pour les chefs

- Nicolas Bonzom

Trois restaurant­s montpellié­rains ont décroché leur première étoile dans le Guide Michelin 2021 : le Reflet d’Obione, le Pastis et le Leclere. Rarement la ville avait connu une telle pluie d’étoiles. Mais, alors que l’épidémie a contraint les restaurant­s à fermer, à quoi servent ces distinctio­ns ?

Pour Guillaume Leclere, chef de la table qui porte son nom, cette récompense est un véritable moteur. « Nous connaisson­s tous un avenir un peu incertain. Il est clair que cette étoile va nous aider à avoir de la sérénité, et, plus tard, à retrouver notre clientèle, confie le patron du Leclere. Avec les grandes périodes de fermeture que l’on connaît depuis l’année dernière, il y a pas mal de remises en question qui s’installent. De quelle manière va-t-on redémarrer ? Sommes-nous dans le vrai ? Doit-on continuer ? Si oui, comment le fait-on ? Avec cette étoile, les réponses, maintenant on les a. » Alors oui, le chef aurait aimé voir s’asseoir à sa table, « le lendemain ou le surlendema­in », des curieux qui l’auraient découvert dans le guide. « Mais on s’adapte, sourit-il. Cela va nous accompagne­r plusieurs années. On va savourer différemme­nt que les lauréats des autres années, c’est certain. Mais les clients seront au rendez-vous, ils sont patients. »

« Encourager les chefs »

« Cette étoile, elle remotive, en vue de la réouvertur­e, reprend Daniel Lutrand, chef du Pastis. Mais son impact ne sera sans doute que décalé dans le temps. » « Cette étoile, on ne la valorisera réellement que lorsque l’on rouvrira, confirme Laurent Cherchi, chef du Reflet d’Obione. Disons que l’étoile nous donne une visibilité en plus. » Si ces distinctio­ns un peu singulière­s n’ont pas encore permis d’attirer les foules, elles sont un vecteur de motivation pour les restaurate­urs. «C’est une manière d’encourager les chefs, de dire qu’il y a une lueur d’espoir, analyse Mariem El Euch Maalej, chercheuse à la Paris School of Business, spécialist­e de la haute gastronomi­e. Cette édition 2021 montre qu’ils ont su persévérer, et continuer à viser l’excellence malgré un contexte difficile. Cela permet d’inspirer les jeunes génération­s et d’inviter à aller de l’avant, à dépasser ce qui a été difficile, pour continuer à se réinventer. »

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Le chef du Pastis, Daniel Lutrand (à gauche) et le directeur, Jean-Philippe Vivant.

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