Les vaccinés incités à déclarer les effets indésirables sur Signalementsante.gouv.fr
Elle est passée de no 2 à patronne de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), trois semaines avant le lancement de la vaccination contre le Covid19 en France. Un défi de plus pour Christelle Ratignier-Carbonneil (photo ci-contre), qui espère faire résonner la voix des patients à travers la structure chargée notamment de la surveillance des vaccins.
En France, neuf personnes sont décédées après avoir reçu le vaccin Pfizer. Faut-il s’inquiéter ?
Depuis le début de la vaccination, 144 cas d’effets indésirables ont été déclarés, dont 31 effets graves, parmi lesquels de la tachycardie. Et neuf décès. Aujourd’hui, aucun élément ne permet de dire qu’il y a un lien entre ces décès et la vaccination. La surveillance continue.
Comment la pharmacovigilance concernant les vaccins contre le Covid-19 se déroule-t-elle ?
Les essais cliniques du vaccin Pfizer ont été réalisés sur 40 000 personnes. C’est beaucoup, mais cela n’a rien à voir avec le déploiement actuel : 40 millions de doses ont été injectées [à travers le monde]. Notre surveillance des vaccins s’appuie sur deux jambes : d’un côté, la pharmacovigilance à court terme ; de l’autre, le suivi qui nous permet de regarder de manière exhaustive et sur le long terme. Comme pour tous les médicaments, la pharmacovigilance suit en vie réelle les effets secondaires des vaccins une fois utilisés à large échelle. Ils sont déclarés par les professionnels de santé, mais chaque Français peut également signaler sur le site Signalement-sante. gouv.fr et c’est primordial. Nous bénéficions d’un réseau de 31 centres régionaux de pharmacovigilance, unique en Europe.
Quels sont les effets indésirables déjà connus en France ?
On voit des effets bénins, classiques après un vaccin : fièvre, maux de tête et fatigue. Des réactions allergiques aussi (lire l’encadré). On s’adapte en permanence : les personnes vaccinées sont surveillées pendant quinze minutes pour vérifier qu’il n’y a pas de réaction allergique.
Comprenez-vous la méfiance en France vis-à-vis de ces vaccins ?
C’est une chance d’avoir des vaccins contre le Covid-19 à disposition. Mais la confiance passe par la transparence sur ce que l’on sait… et sur ce que l’on ne sait pas. Cette défiance nous incite à communiquer plus et mieux. L’objectif est que chacun puisse se faire son avis sur la base d’éléments fiables.