Etats-Unis
Tous les enjeux du procès en destitution de Donald Trump
Comme un air de déjà-vu. Pour la seconde fois en un peu plus d’un an, Donald Trump va être jugé, à partir de ce mardi, par les sénateurs. Mis en accusation pour incitation à l’insurrection dans le cadre de l’attaque du Capitole, l’ex-président des Etats-Unis risque une destitution et une possible inéligibilité. Mais, face à des républicains qui ne semblent pas décidés à le lâcher, l’ancien locataire de la MaisonBlanche devrait échapper au pire.
A moins que des témoins soient convoqués, le procès pourrait être bouclé en une semaine.
Lundi, démocrates et républicains se sont mis d’accord sur les règles. Le procès va commencer ce mardi par un débat de quatre heures, suivi d’un vote préliminaire. Ensuite, les procureurs démocrates auront seize heures pour présenter leur dossier. Ils accusent Donald Trump d’avoir «volontairement incité à la violence» ses supporteurs, qui ont pris d’assaut le Capitole, le 6 janvier. Les avocats de l’ex-président américain disposeront de la même durée. Ils soutiennent que son discours relevait de la liberté d’expression, et qu’il a simplement appelé la foule à manifester pacifiquement.
A moins que des témoins soient convoqués, le procès pourrait être bouclé en une semaine. Les procureurs ont demandé à entendre l’ancien président sous serment, mais ce dernier a refusé. Les sénateurs peuvent en théorie assigner des témoins à comparaître, mais cela donnerait lieu à une longue bataille juridique, que Joe Biden préférerait éviter face à la pandémie. Dans une tribune publiée par Politico, l’ancien procureur Renato Mariotti estime toutefois que «des témoins seraient le seul facteur susceptible de chambouler un procès qui semble joué d’avance». Plusieurs émeutiers du Capitole ont notamment affirmé devant la justice qu’ils avaient répondu à l’appel de Donald Trump.
Option nucléaire, une destitution nécessite une majorité des deux tiers, soit 67 sénateurs sur 100. Les 50 démocrates auraient donc besoin du vote de 17 républicains. Fin janvier, seulement 5 conservateurs ont voté en faveur du procès. Même si leur leadeur, Mitch McConnell, et quelques-uns pourraient changer d’avis, on devrait être loin du compte.
Donald Trump est donc parti pour échapper à une destitution et à un second vote qui aurait pu le rendre inéligible. Il pourrait, en théorie, se représenter en 2024. Mais, après l’attaque du Capitole, sa cote de popularité a chuté de 18 points chez les républicains. Selon un sondage pour la chaîne ABC, 56% d’Américains sont désormais favorables à sa destitution. Dépourvu de suspense, le procès pourrait un peu plus ternir son image.