20 Minutes (Montpellier)

«Little Nightmares 2» a (un peu) de quoi foutre la frousse

«Little Nightmares 2» nous plonge dans un étrange univers à la Burton ou Jeunet, comme un conte pour (grands) enfants

- Vincent Julé

Avec Limbo en 2010, le studio danois Playdead prouvait que le jeu de plateforme­s ne se résumait pas aux colorés Mario, Sonic ou Crash Bandicoot, avec son garçon anonyme plongé dans un univers noir et blanc, hostile et étouffant. Le jeu a donné naissance à plusieurs héritiers spirituels, dont Little Nightmares, des Suédois de Tarsier Studios, désormais disponible sur toutes les plateforme­s. Connus pour le fun Little Big Planet, ils se sont aventurés dans «un monde comme décrit par un enfant effrayé par un cauchemar», pour citer le scénariste du jeu, Dave Mervik.

Une forêt effrayante

Little Nightmares 2 reprend le concept de monde étrange, sinistre, déformé, pas si éloigné d’un film de Tim Burton, Jean-Pierre Jeunet ou David Lynch. Il change juste de héros, et Mono, un petit garçon avec un sac sur la tête, remplace Six, la petite fille au ciré jaune du premier jeu. Mais cette dernière n’a pas disparu, puisqu’elle accompagne Mono, et donc le joueur, de la forêt effrayante où il se réveille. Comme ses aînés, Little Nightmares 2 est volontaire­ment cryptique sur son histoire. Mais entre ses écrans de télévision grésillant­s et ses spectateur­s zombifiés, le titre se veut clairement une critique du tout-écran. Certaines figures sont issues de l’imaginaire et des peurs de l’enfance : des brutes de cour de récré, une maîtresse sadique, un chasseur masqué… Le joueur doit tout faire pour s’échapper de ce cauchemar éveillé et, parfois, séduisant. Car aux moments d’effroi et de tension peut succéder un temps de poésie. Un beau tour de force.

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Le petit Mono, dans un monde d’écrans grésillant­s et de spectateur­s zombifiés.

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