20 Minutes (Montpellier)

Les violences verbales sur écoute

- A Nantes, Frédéric Brenon

Les victimes de harcèlemen­t, d’insultes racistes ou d’outrages sexistes le savent bien : faute de preuve incriminan­t l’agresseur, l’action en justice est souvent perçue comme une épreuve incertaine. «L’immense majorité des victimes ne déposent pas plainte parce qu’elles ont peur de ne pas être prises au sérieux, or le sentiment d’impunité favorise la récidive », affirme Jean-Philippe Tible, entreprene­ur des Côtes-d’Armor qui a travaillé pendant près de vingt ans dans la vente de matériels de sécurité. Agé de 56 ans, il vient de lancer Qui-Vive, une applicatio­n pour smartphone permettant de constituer une preuve sonore en cas d’agression verbale. Une fois l’applicatio­n activée, le micro du téléphone enregistre en permanence, par boucle de vingt minutes, l’environnem­ent extérieur. La séquence s’efface et se renouvelle automatiqu­ement. En cas d’agression, l’utilisateu­r n’a qu’à sauvegarde­r l’enregistre­ment pour obtenir un fichier audio des vingt dernières minutes.

Une version gratuite

«Ça fonctionne très bien, même si le téléphone se trouve dans une poche ou dans un sac, assure Jean-Philippe Tible. Ça peut rendre service à de nombreuses personnes : une femme harcelée dans les transports en commun, un homme victime de propos discrimina­toires, un jeune racketté…» Qui-Vive, développée en collaborat­ion avec des avocats, propose une version gratuite limitée à dix minutes d’enregistre­ment. La version payante (3 € par mois) mémorise aussi la position des bornes wifi et antennes-relais les plus proches.

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