20 Minutes (Montpellier)

Candidatur­es, tractation­s et alliances... Les enjeux du scrutin des régionales

Repoussé aux 13 et 20 juin, le scrutin pourrait montrer une majorité désunie sous la menace du Rassemblem­ent national

- Hélène Ménal, avec Jérôme Diesnis et Nicolas Bonzom

Elle y est, elle veut y rester. Carole Delga, la présidente socialiste sortante de la région Occitanie, s’est jetée dès l’automne dans la bataille pour un deuxième mandat. Plateforme citoyenne, multiplica­tion des annonces de proximité pour épauler les habitants dans la crise sanitaire, l’ancienne secrétaire d’Etat de François Hollande prend son élan. Car le front uni de la gauche qu’elle appelait de ses voeux face au RN, la deuxième force politique de l’hémicycle régional, ne sera probableme­nt pas au rendez-vous du premier tour.

Les écologiste­s se lancent

Participan­t à la majorité actuelle, les écologiste­s ont décidé de tester leur popularité. Leur tête de liste, Antoine Maurice (EEVL), candidat malheureux au Capitole, souligner ses désaccords avec Carole Delga, sur la nécessité d’une autoroute entre Toulouse et Castres ou sur l’arrivée du TGV dans la Ville rose, par exemple. Les militants EELV ont dédaigné la main tendue de La France insoumise, représenté­e par Myriam Martin et Manuel Bompard, un proche de Jean-Luc Mélenchon. La bonne nouvelle, pour Carole Delga, c’est qu’elle est en tête des intentions de vote : à 25 %, dans le sondage Ifop-Fiducial pour Sud Radio du 13 janvier. Derrière elle, le député européen Jean-Paul Garraud, pas encore investi par le bureau national du RN, n’est qu’à 16 %. Il faut préciser que ce sondage testait ce qu’un fin connaisseu­r de la droite appelle « une bulle spéculativ­e » : le tandem d’aventurier­s Ménard-Barèges, le maire mariniste de Béziers et la maire LR de Montauban, qui ressort à 14 %. Sauf que la bulle vient d’éclater puisque Brigitte Barèges, condamnée en première instance pour détourneme­nt de fonds publics, n’est plus éligible.

Julien Sanchez, leadeur du groupe RN à la région et candidat à l’investitur­e, ne s’y trompe pas. Il fait l’addition, situant son camp à 25%. Le maire de Beaucaire prend sa réélection, et celle de Robert Ménard, à Béziers, comme une preuve de la capacité de gestion de son parti. Julien Sanchez a bien noté que LR flirte avec la barre des 10 % en deçà de laquelle une liste ne peut pas se maintenir. L’hypothétiq­ue réservoir de voix est alléchant. Chez LR, trois candidats sont pressentis : le médiatique député du Lot, Aurélien Pradié, dont l’intérêt est de moins en moins flagrant ; Christophe Rivenq, patron de la droite au conseil régional, qui y met beaucoup plus d’enthousias­me ; et le député aveyronnai­s Arnaud Viala. Difficulté supplément­aire, Vincent Terrail-Novès a quitté LR pour s’engager dans une démarche « transparti­sane » qui le prédestine à l’étiquette LREM. Le maire de Balma. dira «fin février-début mars » s’il entre dans l’équation du scrutin, encore à plusieurs inconnues.

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La crise sanitaire liée au Covid-19 a décalé de quatre mois les régionales.

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