20 Minutes (Montpellier)

A l’heure où Daft Punk pose le casque, retour sur les sons les plus mythiques du duo français

Le duo français a annoncé lundi sa séparation. Retour sur son incroyable parcours

- Anne Demoulin

Ils n’avaient rien posté sur leur chaîne YouTube depuis cinq ans. Autant dire que c’est un électrocho­c. Lundi, Daft Punk a publié une vidéo intitulée « Epilogue », dans laquelle on voit le duo casqué marcher vers l’horizon. Un décompte s’enclenche et l’un des membres explose en mille éclats. Les images sont extraites de leur film de 2006, Electroma. La musique démarre, tandis que ce message apparaît : « 1993-2021. » Voilà, Daft Punk, c’est fini ! L’annonce a été confirmée par leur agente auprès des sites Pitchfork et Variety. Mais aucune raison n’est avancée. Retour sur ces trois décennies où le duo formé par Thomas Bangalter et GuyManuel de Homem-Christo a fait danser la planète.

Les deux garçons, plutôt timides, se rencontren­t sur les bancs du collège Carnot, à Paris, en 1986. Après une tentative de rock un peu brouillonn­e avec Darlin’, un trio avec Laurent Brancowitz, futur guitariste du groupe Phoenix, et alors que la vague techno envahit l’Hexagone, Thomas Bangalter et GuyManuel de Homem-Christo, fans absolus du label Dance Mania, de Chicago, fondent en 1993 le duo Daft Punk. Une expression qui vient d’une critique britanniqu­e de Melody Maker, qui avait qualifié le son de Darlin’de «daft punky trash», littéralem­ent « punk idiot ».

A cette époque, Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo mixent sans casque dans des raves confidenti­elles. Ils sortent en 1994 leur premier EP trois titres, The New Wave.

Sollicités par Madonna

L’année 1995 est celle de leur premier succès, avec Da Funk et Rollin’and Scratchin’. Le titre se répand dans toutes les raves et les clubs d’Europe. Repérés à la 17e édition des Trans Musicales de Rennes par Virgin, les deux jeunes Français signent un contrat inédit avec la multinatio­nale. Homework marque le triomphe du home studio. Sorti en 1997, l’album s’écoule à un million d’exemplaire­s à travers le monde en deux ans. Janet Jackson, Madonna ou George Michael ne tardent pas à solliciter – en vain – les petits Frenchies. Les Daft Punk ont placé la France dans la carte du monde musical. Ils apparaîtro­nt désormais toujours casqués.

Leur second album, commercial­isé en 2001, s’intitule Discovery. Il sert de bande-son au film d’animation muet Interstell­a 5555, The 5tory of the 5 ecret 5tar 5ystem. « On a toujours essayé d’inscrire notre musique dans une démarche artistique globale. On s’est mis à développer un imaginaire fort», explique Thomas Bangalter à Traxmag. Leur empreinte dans l’imaginaire s’approfondi­t avec Daft Club, un album de remix, Human After All, leur troisième album studio techno house, le live Alive 2007 et la bande originale de Tron, L’Héritage. Le visage toujours dissimulé par leurs casques futuristes, ils sont faits chevaliers de l’Ordre des Arts et des Lettres en 2010.

Les Daft Punk cultivent leurs absences et leurs apparition­s. Après des mois de rumeurs, Random Access Memories sort en 2013. Dès la première semaine, l’album se classe premier quasiment partout dans le monde. « Cet album est la "mémoire vive" d’un ordinateur. Au pluriel, ça devient "souvenirs"», explique Thomas Bangalter au JDD. Et nul doute que les Daft Punk en laisseront beaucoup à leurs fans.

 ??  ??
 ?? M. Sayles / AP / Sipa ??
M. Sayles / AP / Sipa

Newspapers in French

Newspapers from France