La stratégie du confinement local sera-t-elle appliquée ailleurs?
Avant les Alpes-Maritimes, d’autres départements avaient réclamé des mesures similaires. La Moselle, où le taux d’incidence dépasse les 300, est également confrontée à une flambée des contaminations, liée notamment au variant apparu en Afrique du Sud. La semaine dernière, la piste d’un confinement ou d’un couvre-feu durci le week-end avait été évoquée, avant d’être écartée par le ministre de la Santé, Olivier Véran. Même chose à Dunkerque, qui a observé un taux très haut du variant anglais.
«La situation dans le Grand Est et dans le Nord est différente de celle de Nice, ce n’est pas une envolée épidémique, c’est un nombre important de variants, estime Martin Blachier, épidémiologiste et médecin de santé publique. A Nice, on peut vraiment parler d’un rebond épidémique. Les services hospitaliers sont saturés, ils n’avaient plus de marge de manoeuvre. »
En autorisant un reconfinement local dans les Alpes-Maritimes, l’exécutif pourrait bien avoir décidé de changer radicalement de stratégie en arrêtant de privilégier les mesures nationales. « Il y a effectivement une forme de territorialisation, on va peut-être laisser davantage de marges de manoeuvre aux élus locaux», reconnaît Marie-Aline Bloch, chercheuse en sciences de gestion à l’École des hautes études en santé publique. Mais, pour la spécialiste, impossible de laisser chaque département faire à sa sauce : «Il faut adapter les mesures en fonction des situations de chaque territoire, mais en gardant en tête la problématique nationale, puisqu’il y a des flux entre régions.»