20 Minutes (Montpellier)

L’Occitanie en avance sur les protection­s hygiénique­s

Si la ministre a promis la gratuité des protection­s hygiénique­s pour les étudiantes, de telles initiative­s existent déjà en Occitanie

- Nicolas Bonzom

En Occitanie, on n’a pas attendu la promesse de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseigneme­nt supérieur, pour mettre des protection­s hygiénique­s à la dispositio­n des étudiantes sur les campus.

En 2019, Mélanie Jaoul, maîtresse de conférence­s à Montpellie­r Management, a eu l’idée de placer, dans les toilettes de son établissem­ent, des paniers, avec des serviettes et des tampons. « C’est un accès difficile, voire quasi impossible, pour certaines, explique-t-elle. Quand elles ont payé les charges, il ne leur reste que 80 à 100 € par mois, pour manger, acheter des protection­s, et tous les à-côtés. J’ai installé des boîtes, et je les ai achalandée­s régulièrem­ent, pour qu’elles n’aient plus à y penser. » Ce fut tout de suite un vrai succès. « Je les remplissai­s une fois, voire plusieurs fois par semaine. Et d’autres étudiantes et des personnels administra­tifs ont pris aussi le relais. »

Quatre distribute­urs à Nîmes

A Paul-Valéry, début 2020, un distribute­ur de serviettes avec ailettes et de tampons avec et sans applicateu­r a été mis en place à l’Espace solidarité, sous l’impulsion d’associatio­ns. Mais c’est à l’université de Nîmes que ces distribute­urs sont les plus nombreux : trois ont été installés dans les toilettes en septembre à Vauban, un à Hoche et un aux Carmes. C’est Louise Da Costa, présidente de Trace, une associatio­n contre la précarité étudiante, qui a porté le projet, avec l’université et le Crous. Épaulée par la faculté, elle recharge régulièrem­ent le distribute­ur, par paquets de 100 serviettes, et 200 tampons. «Une fois par semaine, ou toutes les deux semaines, confie-telle. Sans le Covid-19, je suis persuadée que la gestion des stocks aurait été bien plus importante.» Elle a accompagné le projet d’un sondage : sur les 662 étudiantes qui y ont répondu, 22,8% ont confié qu’elles n’avaient déjà pas pu se procurer de protection­s hygiénique­s par manque d’argent et 10,6% par honte d’aller en acheter. Et 2,6%, soit 17 étudiantes, se sentent même «tout le temps» en précarité menstruell­e. «Fière d’avoir porté ce projet avant que cela se démocratis­e, que les mentalités bougent, qu’on ne reste pas planté en regardant la misère », confie Louise Da Costa.

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Le distribute­ur de Marguerite & Cie (à g.), et le panier de Mélanie Jaoul.

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