Avec Eminence, des masques «made in France»
Coronavirus L’entreprise de sousvêtements produit aussi des masques
C’était il y a un peu plus d’un an. Alors que la France découvrait la faiblesse de ses stocks de masques et sa dépendance à l’Asie, des initiatives locales permettaient de répondre à l’urgence sanitaire. Celle d’Eminence notamment. La société basée à Aimargues, dans le Gard, spécialisée dans le textile et notamment les sous-vêtements, avait complètement réorganisé son outil de production.
« Le 13 mars, le médecin-colonel des sapeurs-pompiers de l’Hérault nous a fait part de son manque de stocks », détaille Dominique Seau, président de l’entreprise qui emploie aujourd’hui environ 600 personnes. Soit un peu moins qu’avant la crise. Une usine a entre-temps été rachetée par un concurrent et un plan social a touché les démonstrateurs de la marque dans les grands magasins. « Nous avons décidé d’agir et d’élaborer un cahier des charges avec les pompiers, afin de leur permettre d’avoir des protections efficaces. On a en été capable, grâce à notre grande maîtrise du savoir-faire textile depuis 1944. La présence moyenne des salariés de notre entreprise est de dix-huit ans. »
«Toujours aussi efficace»
L’usine a sorti ses premiers masques le 20 mars. Près d’un an plus tard, ils sont toujours au catalogue, essentiellement achetés par des particuliers. « A quelques exceptions près, comme le conseil général de l’Hérault, beaucoup de collectivités se fournissent de nouveau en masques jetables en Asie. » Là où la main-d’oeuvre est moins chère, quand Eminence produit quasi exclusivement en France. La qualité de ces produits en tissu n’est pas remise en cause. « Il y a une vraie démarche made in France pour nos emplois. Mais aussi pour l’environnement puisque nos masques, qui sont doublés, bénéficient tous de la norme UNS1. Ils sont toujours aussi efficaces après une cinquantaine de lavages à 40 ou 60 °C. Pourquoi privilégier le jetable ? », s’interroge le président d’Eminence.