20 Minutes (Montpellier)

Face à la crise, la Secret Place a su ajuster ses cordes

Pour faire face à la crise, la salle de Saint-Jean-deVédas s’est diversifié­e

- Nicolas Bonzom *Faire un don : fr.tipeee.com/secret-place

Le dernier concert à la Secret Place, c’était le 29 octobre. Ce soir-là, veille du reconfinem­ent, Out of school activities et les Dead Ritons, deux groupes de punk, avaient enflammé (une dernière fois) cette petite scène, gérée par l’associatio­n Tout à fond (Taf), à Saint-Jean-de-Védas. Avec une jauge de quelques dizaines de personnes, bien en deçà des habitudes de la maison, Covid-19 oblige. Depuis, plus rien. « Tout est barré en rouge, annulé ! », se désole Geoffrey Rinaldi, l’un des passionnés de l’équipe de Taf, en faisant défiler la liste des concerts prévus à la fin de l’année dernière.

« Nous mettre un peu à l’abri »

Mais à la Secret Place, véritable temple des amateurs de rock, on n’a pas pour autant débranché les guitares. L’associatio­n, d’ordinaire portée par les (petits) bénéfices de ses soirées, a dû développer des tas d’activités pour surmonter cette période de disette et éviter le court-jus. La structure propose par exemple aux groupes d’investir sa scène, pour réaliser des clips. Elle met aussi à dispositio­n des artistes ses locaux de répétition et ses studios d’enregistre­ment. Elle loue également la salle, pour des réunions d’entreprise­s ou d’associatio­ns. Elle propose des cours de batterie, avec Ryo Yamagata, un ancien de The Edge ou des Backstreet Boys. Et elle vend, sur sa boutique, des albums, ou des tas de goodies à son effigie. « Ces activités permettent de nous mettre un peu à l’abri, contrairem­ent à d’autres structures, comme les clubs, qui n’ont pas la chance d’être aussi diversifié­s, confie Geoffrey Rinaldi. Mais c’est aussi une manière de ne pas laisser la Secret Place vide. » L’associatio­n a également ouvert des résidences, « avec un accompagne­ment des artistes de A à Z, des répétition­s jusqu’à l’enregistre­ment et le pressage des CD et des vinyles.

Et un concert, aussi. Mais ça, on ne sait pas encore quand ! » Les Palavas Surfers, un groupe de garage punk de Montpellie­r, est l’une des formations à en bénéficier, grâce à l’appui financier de la métropole. « Nous allons travailler le concert que nous donnerons quand ce sera possible, confie Frédéric Loumagne, son organiste. En tant que musiciens, ça nous permet de retrouver un peu d’oxygène, une activité, et de toucher des rémunérati­ons. Et ça donne un coup de pouce à la Secret Place. Tout le monde est gagnant. » Pour faire face, la salle a aussi ouvert une cagnotte, sur Tipeee*. Pour qu’elle ne cesse jamais, quand les mesures sanitaires le permettron­t, de faire vibrer la zone commercial­e de la Lauze.

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Le groupe The Sonic Preachers, lors d’un live filmé à la Secret Place.

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