Même sans public, la rivalité du derby résiste en ville
D’une ville à l’autre, les navetteurs sont nombreux
Nîmes accueille Montpellier, dimanche aux Costières. Un derby forcément moins passionnel devant des tribunes vides. Mais qui a néanmoins du sens. Les habitants aiment entretenir une rivalité, souvent bon enfant. Pas anodine pour autant.
Ils sont très nombreux à faire le trajet d’une préfecture à l’autre dans le cadre de leur emploi. Quotidiennement, 69000 personnes qui ne résident pas dans la métropole de Montpellier viennent y travailler. Elles sont 37 000 en direction de Nîmes. Selon l’Insee, en 2007, ils étaient 1 400 habitants de l’aire urbaine de Montpellier à se rendre quotidiennement dans le Gard. Dont la moitié à Nîmes. Le nombre de navetteurs faisant le chemin inverse est au moins aussi important. Alors pourquoi ne pas résider sur place ? « Hors de question », tranche Fred, trentenaire qui bosse à Nîmes dans l’informatique. « En temps normal, les sorties n’ont rien à voir. Montpellier a un rayonnement que n’a pas sa voisine, que ce soit pour le sport ou la culture. Mais aussi en termes de dynamisme, porté par le vent de jeunesse de milliers d’étudiants. Même si je trouve que Nîmes a agréablement changé ces dernières années. » Sonia, elle, réside à Vendargues, près de l’A9. Un choix pratique. « J’ai rejoint mon copain, qui lui travaille et habite à Montpellier. La route, c’est un peu moins de quarante minutes. Si je résidais en banlieue parisienne, je mettrais le même temps de trajet, voire plus ! » Couper la poire en deux ? « Habiter à mi-chemin, c’est multiplier les problèmes par deux », confirme Manu, qui, lui, a choisi Nîmes.
Le prix de l’immobilier
Les raisons sont aussi matérielles. « Si le cadre de vie est relativement similaire, ce n’est pas le cas du coût de la vie, du logement principalement », précise François Mirabel, doyen de la faculté d’économie à Montpellier, qui réside lui-même à Nîmes. Dans l’ancien par exemple, le prix d’achat au m2 à Nîmes est 1 000 € moins cher qu’à Montpellier, selon l’union des notaires. De quoi réfléchir…