Le jeu vidéo lui a donné le goût d’écrire
Claire Zamora, précurseure des jeux de romance, sort « Le bonheur était là »
Claire Zamora est une touche-à-tout. Mais il y a un dénominateur commun à ses créations : « raconter des histoires et passer des messages », confie son compagnon, Thibaud. C’est elle qui a imaginé Is it love, avec le studio qu’ils ont créé ensemble, 1492. Ce jeu mobile invite les utilisateurs à s’aventurer dans les méandres d’une histoire d’amour, à la manière des célèbres « livres dont vous êtes le héros ».
Des techniques à réutiliser
« En travaillant sur ces jeux, j’ai beaucoup écrit, confie-t-elle. Je créais les univers, les histoires... Is it love, on le considère comme un jeu vidéo, mais pour moi, c’est plutôt un nouveau format de lecture. Il y a des techniques que j’utilisais, et que l’on retrouve dans la construction d’un roman. » Cette aventure vidéoludique hors norme, qui a fait l’objet de 14 applications, et généré plus de 60 millions de téléchargements à travers le monde, a donné à Claire Zamora « le goût de l’écriture ». Même si, petite, la Montpelliéraine, qui a grandi auprès d’une maman professeure de lettres, s’inventait déjà des histoires. « Il y avait une pièce immense, avec beaucoup de livres ! », se souvient-elle.
La jeune entrepreneuse, maman d’un petit garçon, qui a, depuis, vendu Is it love à Ubisoft, s’est aussitôt relancée dans l’écriture. D’un roman, cette foisci : Le bonheur était là* raconte le destin de Lucie, une trentenaire à la carrière prometteuse, impliquée à fond dans une start-up. Un appel d’Enzo, son ami d’enfance, atteint d’un cancer, va remettre en question ce train-train parisien. « Ce n’est pas un roman autobiographique, mais je me suis tout de même beaucoup inspirée de ma propre expérience, confie Claire Zamora. J’ai eu deux studios de jeux vidéo, et comme Lucie, j’ai connu le stress, la recherche de performances, etc. Et je suis tombée gravement malade, j’ai eu un cancer.
Il a fallu faire des choix, et nous avons mis de côté le studio, pour se concentrer sur ma santé. Cela m’a fait réaliser que le bonheur était là, mais je ne le voyais plus, trop préoccupée par les soucis. » On a besoin parfois, poursuit l’auteure, « d’être confrontée à des difficultés pour se dire que le bonheur était là. Dans ce livre, mon message est qu’il ne faut pas attendre d’être face à un drame pour s’en rendre compte. Et c’est ce qu’Enzo veut faire réaliser à Lucie. »
Pour l’instant, la Montpelliéraine n’a pas prévu de replonger dans le monde vidéoludique. « J’ai d’abord envie de profiter de ce qui me plaît, sans tout ce stress », sourit-elle. Comme son héroïne, Lucie ? La réponse est dans Le bonheur était là.
*Paru chez Hugo & Cie.