20 Minutes (Montpellier)

La culture d’entreprise à l’heure du distanciel

Le travail à distance rebat les cartes des organisati­ons de travail. Tout est à construire pour maintenir la cohésion au sein des entreprise­s

- Stéphanie Prouvost

Visioconfé­rences. Agendas partagés. Signatures électroniq­ues. Avec le travail hybride, un monde disparaît, un autre s’invente. Faire grandir son organisati­on et ses missions nécessite de l’intelligen­ce collective et de la créativité. A l’heure du télétravai­l, comment fédérer ses salariés autour d’un projet commun ?

Ne pas renoncer (totalement) au présentiel

Aujourd’hui, deux à trois jours de télétravai­l par semaine font consensus. Pourquoi ? Parce que plus de présentiel reviendrai­t à priver les salariés d’un meilleur équilibre vie privée/vie profession­nelle. Mais, travailler 100% à distance aurait pour conséquenc­e de leur ôter des relations physiques et émotionnel­les. D’autant plus, qu’ « en comparant les sondages réalisés au fil des mois, nous relevons une satisfacti­on décroissan­te des télétravai­lleurs : il y a un effet de lassitude à ne pas minimiser », affirme Alexandre Jost, Délégué général de la Fabrique Spinoza, le think tank du bonheur citoyen. « 70% des informatio­ns échangées au cours d’une journée s’effectuent de manière informelle. Quelques jours de présentiel permettent donc de mettre de l’huile dans les rouages et d’échanger de l’informatio­n qui n’est pas sur un PowerPoint. L’idéal est alors de redonner envie aux salariés de se rendre au bureau en offrant des espaces de travail de qualité qui favorisent les relations entre les collègues », ajoute-t-il. Un sentiment partagé par Diane, chargée de projets dans le secteur universita­ire : « Il faut que la venue sur site apporte une plus-value. Et ne pas négliger les moments de conviviali­té. »

Éviter le syndrome du bureau vide

« Le taux de flex office - autrement dit, le rapport entre le nombre de postes de travail et celui de collaborat­eursa baissé drastiquem­ent depuis la Covid-19 s’approchant de 0,67 », estime Alexandre Jost. « Ce qu’il faut éviter, c’est de venir en présentiel pour se retrouver dans des bureaux quasiment déserts. L’idéal est de se retrouver sur des jours de présentiel communs », considère Diane. Une gymnastiqu­e est nécessaire pour anticiper et aligner les agendas des membres de son équipe. Une réflexion sur les activités à réaliser en présentiel également. « Il faut garder le présentiel pour des temps de qualité : brainstorm­ings, formations, visites de terrain mais aussi déjeuners et moments de conviviali­té », affirme ainsi Matthieu, directeur de la communicat­ion territoria­le pour un établissem­ent public industriel et commercial.

Des managers aux petits soins

« L’entreprise a fortement grandi alors que le télétravai­l s’est généralisé avec les confinemen­ts. L’intégratio­n des nouveaux est plus délicate et le sentiment de collectif moins fort », témoigne Matthieu. Frédéric Albert, Président de l’Institut Think, le confirme : « L’accueil des nouveaux salariés est un défi pour les managers ». De même que la détection de difficulté­s chez les membres de son équipe. « Lorsqu’un salarié va mal, il devient compliqué d’identifier ce mal-être à distance. En particulie­r pour ceux qui ne réussissen­t pas à trouver leur rythme et se donnent corps et âmes, multiplian­t les heures supplément­aires ». Managers, soyez vigilants au bien-être de votre équipe !

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Le présentiel doit apporter une plus-value.

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