Que se cache-t-il dans les égouts de la métropole?
On est descendu dans le réseau d’assainissement de la métropole
Que devient l’eau du bain une fois qu’elle a fini de tournoyer ? Et celle des WC, après avoir tiré la chasse ? Voici des nouvelles des 120 l d’eaux usées que chaque foyer nantais rejette quotidiennement. Elles se la coulent douce, avec les eaux pluviales, dans l’impressionnant réseau d’assainissement souterrain de la métropole. Grâce à une étonnante visite organisée par l’Atelier des initiatives, vendredi, on les a croisées alors qu’elles rejoignaient leurs stations d’épuration. Et ça sentait moins mauvais que prévu ! Equipée d’une combinaison et de bottes, je quitte l’air frais de la place Royale pour descendre (dans le noir complet) dans un étroit boyau. Dire qu’une vingtaine d’égoutiers y plongent
Mégots, tampons, lingettes, graisses ou sable s’accumulent et provoquent des bouchons.
quotidiennement… « Nous sommes dans les 110 km de réseau visitable, sur près de 4000 km d’égouts, explique Jérôme Godailler, coordinateur au pôle assainissement de Nantes Métropole. Pour les passages plus étroits, nous avons des camions hydrocureurs, des karchers à six têtes ultra-puissantes ! »Très vite, je comprends à quoi tout ce matériel sert. Sous mes pieds, si l’eau atteint quelques centimètres, s’y mêlent tampons hygiéniques, mégots, et restes de lingettes. « Avec la graisse et le sable, c’est le produit que l’on retrouve le plus, avec le risque de bouchon que cela engendre, se désole Jérôme Godailler.
Nous en retirons 1600 t par an… » Quelques mètres au-dessus de cette touffeur ambiante, un employé suit notre progression. « C’est l’homme de plaque, m’explique un égoutier. Il doit veiller à notre sécurité, nous prévenir en cas de pluie pour que nous puissions sortir à temps. » Autre risque, le gaz toxique qui peut émaner de la stagnation de matières organiques. Quant aux rats, ils seraient des centaines de milliers à transiter par ces tunnels.