La chorale ouvre son choeur aux plus précaires
La chorale nantaise réunit des personnes précaires et isolées
Elle réunit une vingtaine de personnes isolées ou en situation de grande précarité. Si toutes ont un toit, certaines ont connu la rue dans un passé « pas si lointain ». La chorale Au clair de la rue se produira dimanche midi à la Cité des congrès dans le cadre de La Folle journée. Un choc des cultures pour cette formation « solidaire », « joyeuse » et « pas mal bordélique », née il y a tout juste dix ans.
Reçue par le pape à Rome
« On a monté cette chorale avec Serge “Le Gaulois”, un SDF rencontré à Talensac qui pestait de voir enterrer ses copains comme des rats, sans chanson, explique Yannick Jollivet, président de l’association. On a regroupé du monde et, depuis, on chante dans les cimetières pour les personnes qui décèdent seules. » Encadrée par des bénévoles et musiciens, la bande essaie de répéter chaque semaine. « Je viens pour l’ambiance, raconte Laurence. Chacun a ses problèmes, le fric, la maladie, la solitude... Mais, ici, on est tous amis. Et on rigole beaucoup. » « On s’oxygène, on passe un bon moment. On essaie de se soutenir aussi », confirme Ted. Le groupe ne vise pas la performance. « On est la seule chorale qui chante faux, mais dont le ton est juste. C’est l’émotion qu’on dégage qui marque le public », estime Yannick Jollivet. « On chante des chansons qui nous plaisent. On ne se prend pas au sérieux », confie Dominique. Cela n’empêche pas la chorale d’être régulièrement invitée par des associations, des festivals. Elle a même été reçue par le pape, à Rome, en novembre. « Un moment fort », se souviennent ses membres.