20 Minutes (Nantes)

Un « Desperate Housewives » à la sauce HBO

HBO se lance dans les chroniques de la vie pavillonna­ire avec « Big Little Lies »

- Anne Demoulin

Comme « Desperate Housewives », « Big Little Lies », la nouvelle minisérie événement de HBO, met en scène la vie, en apparence parfaite, de la ville côtière et huppée de Monterey en Californie. Si, en surface, les embrouille­s entre mamans embourgeoi­sées au bord de la crise de nerfs font pas mal penser à Wisteria Lane, l’univers de la série, diffusée dimanche sur HBO et ce lundi sur OCS, gagne en profondeur à chaque épisode. Créée par David E. Kelley, le showrunner d’« Ally McBeal », la série est adaptée du best-seller de l’Australien­ne Liane Moriarty, Petits Secrets, Grands Mensonges. « Big Little Lies » bénéficie de la mise en scène léchée du réalisateu­r canadien Jean-Marc Vallée (C.R.A.Z.Y., Wild, Dallas Buyers Club).

Casting cinq étoiles

Comme « Desperate Housewives », « Big Little Lies » repose sur cinq personnage­s féminins, mais mise sur un casting béton. Nicole Kidman incarne Celeste, ex-avocate, maman de jumeaux, maltraitée par son riche mari de banquier. Reese Witherspoo­n campe Madeline, femme au foyer bavarde et débordante d’énergie qui ne supporte pas de voir sa fille aînée se rapprocher de la jeune nouvelle épouse de son ex, Bonnie, jouée par Zoë Kravitz. Shailene Woodley, l’héroïne de « Divergente » et Nos étoiles contraires, interprète Jane, jeune mère célibatair­e, au passé trouble, nouvelle en ville. Laura Dern, l’inoubliabl­e révélation de Blue Velvet, crée une irrésistib­le Renata, femme d’affaires et mère de famille aussi brillante que névrosée. Comme « Desperate Housewives », « Big Little Lies » commence par une mort, ici un meurtre en pleine fête de l’école. Aux flash-back sur les événements qui ont conduit au meurtre, le montage, admirable, frôlant parfois l’épilepsie, mêle les visions et souvenirs des personnage­s, et les interrogat­oires de l’enquête. Ces derniers font écho aux ragots qui gangrènent cette petite communauté aussi riche que cynique, bien plus assassine que le voisinage de Fairview. Comme « Desperate Housewives », « Big Little Lies », au-delà de la guerre d’ego entre mamans nanties qu’elle semble devoir raconter, au-delà du thriller, au-delà des sourires de façade, dévoile des visages meurtris.

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« Big Little Lies » reprend les ingrédient­s de « Desperate Housewives ».

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