L’espoir s’éloigne pour les « amiantés du Tripode »
Des anciens fonctionnaires ont été reçus mercredi à Matignon
La déception est immense. Mercredi, après plusieurs dizaines d’années de combat pour faire reconnaître leur ex-lieu de travail en site amianté, l’association « Solidarité Tripode » avait pour la première fois obtenu un rendez-vous à Matignon. « On nous a répondu que le premier ministre ne pouvait s’engager sur quoi que ce soit, regrette Pierric Onillon, de l’intersyndicale CGT-CFDT-FO-Solidaires-Unsa. C’est navrant. On doit recevoir un courrier sous quinze jours, pour envisager une étude sur ce site décrit comme “particulier”, mais ce n’est pas très clair. On se doute que ce sera une non-réponse. »
«Revenir 10 ans en arrière»
Après de nombreuses manifestations et interpellations des pouvoirs publics, les « oubliés du Tripode » avaient haussé le ton ces derniers jours, avec une action coup de poing au siège de l’Insee de Nantes, pour célébrer le 12e anniversaire de la destruction de cette tour de l’île de Nantes où travaillaient 1 800 agents. « On nous explique maintenant qu’il faut de nouvelles dispositions législatives, qu’il faut changer la loi de finances..., s’étrangle Francis Judas, délégué CGT. Personne ne nous a jamais dit ça avant. On a l’impression de revenir dix ans en arrière. C’est irrespectueux. » Le classement de cette tour de 18 étages, rasée en 2005 après que 350 tonnes d’amiante en avaient été extraites, permettrait pourtant aux 400 salariés toujours actifs de partir en préretraite. Les anciens agents, dont nombreux seraient atteints de cancers, pourraient les voir requalifiés en « maladies professionnelles ».