Séquestré et violé, Zak Ostmane songe à quitter Marseille
Un militant LGBT a été séquestré et violé par deux hommes
Le souvenir de l’agression dont il a été victime fait mouiller les yeux de Zak Ostmane. La vie de cet Algérien de 37 ans, qui avait dû fuir son pays en raison de son militantisme pour les droits LGBT, a basculé dans un bar gay-friendly de Marseille (Bouchesdu-Rhône). Le soir du 3 mars, après avoir été, pense-t-il, drogué alors qu’il buvait une bière, il a suivi un homme dans un hôtel, où une autre personne les a rejoints. Il y a été battu, séquestré et violé. Son calvaire a pris fin le dimanche matin, après qu’il a aperçu des policiers à la fenêtre de la chambre d’hôtel et attiré leur attention en criant. Ses deux agresseurs ont été arrêtés et écroués. Le parquet a ouvert une information judiciaire notamment pour viol et séquestration ainsi que violences aggravées, sans retenir le caractère homophobe du crime. Ce que conteste la victime, tout comme SOS homophobie, qui décidera, mardi, si elle se porte ou non participe partie civile dans ce dossier. Aujourd’hui, le militant LGBT dénonce « Marseille, une ville très homophobe et très sexiste » et se demande s’il ne va pas la quitter. En février, l’acteur de « Plus belle la Vie », Laurent Kerusoré, avait confié au magazine Public sa décision de ne plus vivre dans la cité phocéenne après avoir été victime de 13 agressions, notamment au moment du débat autour du mariage pour tous.
Contexte politique
Zak Ostmane impute ces agressions au contexte politique. « La région comprend des groupuscules fachos », affirme-t-il. « L’homophobie est ancrée dans la société française, mais elle n’est pas plus présente à Marseille qu’en Paca », nuance Virginie Combe, porteparole de SOS homophobie. « Je lance un cri d’alarme contre l’homophobie, ajoute Zak Ostmane. Quand c’est Orlando, évidemment, il y a une réaction… Mais là, aucun haut responsable de l’Etat n’a réagi (...) Ma dignité a été souillée par ces deux criminels. On me la rendra par la justice. »