« La menace est triple en Grande-Bretagne »
Alain Rodier Centre français de recherche sur le renseignement
La date du 22 mars, alors que l’on commémorait, mercredi, les attentats de Bruxelles, ne semble pas avoir été choisie au hasard…
Oui, les terroristes frappent parfois aux dates anniversaires d’autres attentats. Cette fois-ci, c’est leur manière de rappeler aux Européens qu’ils ne sont pas tranquilles, même si des réseaux terroristes belges et français sont tombés l’an dernier. D’autres arrivent à naître et à recréer une logistique pour passer à l’action.
Quel est l’état de la menace terroriste en Grande-Bretagne actuellement ?
La Grande-Bretagne est confrontée à une triple menace. Celle des « revenants » de Syrie et d’Irak qui peuvent mener des actions commanditées. Celle des djihadistes qui sont déjà rentrés depuis un ou deux ans en Europe et qui ont reconstitué un réseau terroriste, en attendant de passer à l’action via des attaques coordonnées. Et, enfin, celle de personnes qui n’ont aucun contact direct avec Daesh ou Al-Qaïda et qui décident de prendre l’initiative de commettre un attentat.
Pourquoi ce pays est-il particulièrement ciblé par les terroristes ?
D’une part, la Grande-Bretagne est en pointe dans la coalition internationale contre Daesh. D’autre part, elle est considérée par les djihadistes comme une terre de mécréants. L’aspect cosmopolite de Londres en fait également une cible privilégiée. Car l’objectif des terroristes est de monter les populations les unes contre les autres. Ils espèrent que les Britanniques vont mener des actions anti-musulmans et ils pensent que si ces derniers sont mis au ban de la société, ils tomberont plus facilement dans leurs bras.