Le Mémorial de l’abolition a 5 ans
Il y a cinq ans, Nantes inaugurait son Mémorial de l’abolition de l’esclavage, crevant l’abcès de son passé de premier port négrier français. Erigé sur le quai de la Fosse, ancien point d’accostage des navires du commerce triangulaire, le monument est à la fois lieu de recueillement et de méditation. Son passage souterrain évoque l’enfermement dans une cale de bateau. Comme chaque année, le 25 mars, des acteurs associatifs se sont rassemblés samedi devant le Mémorial pour « marquer son anniversaire » et rappeler sa « naissance difficile », explique Michel Cocotier, président de l’association Mémoire de l’Outre-mer.
« Valorisant pour Nantes »
Entre la décision d’implanter un site mémoriel à Nantes, votée quand JeanMarc Ayrault était maire en 1998, et son inauguration, « il aura fallu 14 ans de discussions, de crispations, de colères », pointe-t-il. « C’est la mobilisation de la société civile, des acteurs associatifs, qui a permis d’affronter cette part sombre », reconnaît Olivier Chateau, adjoint au patrimoine à la ville de Nantes. « Il y a peut-être eu à un moment la crainte que l’image de Nantes soit associée à la traite, mais aujourd’hui le Mémorial est plutôt valorisant pour Nantes, il est devenu un lieu fort du parcours touristique », ajoute-t-il. En témoignent les 225 000 visiteurs en moyenne par an, sans compter « les retours très positifs » et l’émotion suscitée par ce site gratuit, qui accueille également 8000 scolaires chaque année.