Vers l’infini des sentiments, et au-delà
Le nouveau « Mass Effect » mise sur le relationnel
C’est un peu le « Star Wars » du jeu vidéo, une fresque de science-fiction culte. Initiée en 2007, la célèbre trilogie « Mass Effect » fait voyager les joueurs à travers l’espace à la rencontre d’espèces extraterrestres afin de lutter contre la menace des Moissonneurs. Après trois épisodes épiques et mémorables, le commandant Shepard, héros de la saga, cède sa place à Ryder pour ce nouvel épisode baptisé « Mass Effect: Andromeda » disponible sur PlayStation 4 (et Pro), Xbox One et PC.
Fresque de SF oblige, « Mass Effect: Andromeda », c’est avant tout une invitation au voyage au milieu de paysages imaginaires magnifiques. Il faut compter des dizaines d’heures de jeu pour explorer de fond en comble chacune des planètes qui composent cette galaxie inédite et des nombreuses races et entités extraterrestres qui les habitent. « La figure de l’extraterrestre, c’est une occasion de penser l’homme et l’humanité, explique David Morin Ulmann, sociologue et passionné de science-fiction. L’extraterrestre est une figure qui a toujours, fasciné et inquiété l’homme en même temps. » Les relations que le joueur noue avec ces protagonistes sont au coeur de l’expérience « Mass Effect ».
Au choix du joueur
Il est en effet possible de se lancer dans une relation amicale ou sentimentale avec n’importe quel membre de son équipage. C’est un peu l’ADN de la série « Mass Effect » : les choix du joueur déterminent ses relations aux autres. Des décisions qui influent parfois le scénario et donnent au joueur l’impression de pouvoir influencer le cours de l’histoire, mais qui surtout tissent une trame sentimentale assez unique entre les personnages. En permettant au joueur d’échanger de façon intime avec les personnages qui l’entourent, « Mass Effect: Andromeda » donne une teinte très humaine à cette aventure qui se déroule dans un univers forcément high-tech. « Une bonne fiction est toujours une fiction qui questionne, concède David Morin Ulmann. La sciencefiction une occasion idéale pour réfléchir. » Même si l’aventure nous emmène aux confins de la galaxie, elle s’appuie sur notre relation aux autres, à notre époque, à notre quotidien. Bien que le jeu soit ponctué par de très nombreuses scènes d’action bien plus dynamiques que celles de précédents épisodes, on se surprend, tout en déroulant une histoire SF assez convenue au final, à prendre plaisir à ces échanges entre les différents personnages qui deviennent pour certains vite attachants. « Mass Effect: Andromeda » n’a peutêtre pas l’ampleur des précédents volets, mais préserve les fondamentaux de la saga en délivrant une aventure souvent magnifique, parfois épique dans laquelle on tisse avec délectations la trame, pourtant secondaire, qui unit les personnages. De la science-fiction très humaine en définitive.
« La sciencefiction est une occasion idéale pour réfléchir. » David Morin Ulmann, sociologue