20 Minutes (Nantes)

Vers l’infini des sentiments, et au-delà

Le nouveau « Mass Effect » mise sur le relationne­l

- Jean-François Morisse

C’est un peu le « Star Wars » du jeu vidéo, une fresque de science-fiction culte. Initiée en 2007, la célèbre trilogie « Mass Effect » fait voyager les joueurs à travers l’espace à la rencontre d’espèces extraterre­stres afin de lutter contre la menace des Moissonneu­rs. Après trois épisodes épiques et mémorables, le commandant Shepard, héros de la saga, cède sa place à Ryder pour ce nouvel épisode baptisé « Mass Effect: Andromeda » disponible sur PlayStatio­n 4 (et Pro), Xbox One et PC.

Fresque de SF oblige, « Mass Effect: Andromeda », c’est avant tout une invitation au voyage au milieu de paysages imaginaire­s magnifique­s. Il faut compter des dizaines d’heures de jeu pour explorer de fond en comble chacune des planètes qui composent cette galaxie inédite et des nombreuses races et entités extraterre­stres qui les habitent. « La figure de l’extraterre­stre, c’est une occasion de penser l’homme et l’humanité, explique David Morin Ulmann, sociologue et passionné de science-fiction. L’extraterre­stre est une figure qui a toujours, fasciné et inquiété l’homme en même temps. » Les relations que le joueur noue avec ces protagonis­tes sont au coeur de l’expérience « Mass Effect ».

Au choix du joueur

Il est en effet possible de se lancer dans une relation amicale ou sentimenta­le avec n’importe quel membre de son équipage. C’est un peu l’ADN de la série « Mass Effect » : les choix du joueur déterminen­t ses relations aux autres. Des décisions qui influent parfois le scénario et donnent au joueur l’impression de pouvoir influencer le cours de l’histoire, mais qui surtout tissent une trame sentimenta­le assez unique entre les personnage­s. En permettant au joueur d’échanger de façon intime avec les personnage­s qui l’entourent, « Mass Effect: Andromeda » donne une teinte très humaine à cette aventure qui se déroule dans un univers forcément high-tech. « Une bonne fiction est toujours une fiction qui questionne, concède David Morin Ulmann. La sciencefic­tion une occasion idéale pour réfléchir. » Même si l’aventure nous emmène aux confins de la galaxie, elle s’appuie sur notre relation aux autres, à notre époque, à notre quotidien. Bien que le jeu soit ponctué par de très nombreuses scènes d’action bien plus dynamiques que celles de précédents épisodes, on se surprend, tout en déroulant une histoire SF assez convenue au final, à prendre plaisir à ces échanges entre les différents personnage­s qui deviennent pour certains vite attachants. « Mass Effect: Andromeda » n’a peutêtre pas l’ampleur des précédents volets, mais préserve les fondamenta­ux de la saga en délivrant une aventure souvent magnifique, parfois épique dans laquelle on tisse avec délectatio­ns la trame, pourtant secondaire, qui unit les personnage­s. De la science-fiction très humaine en définitive.

« La sciencefic­tion est une occasion idéale pour réfléchir. » David Morin Ulmann, sociologue

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Le joueur pourra nouer des relations amicales voire sentimenta­les avec ses nombreux coéquipier­s.

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