Lâché par Valls, Benoît Hamon se réconforte dans le Nord, avec Martine Aubry
Après des défections en série, Benoît Hamon est allé chercher du réconfort dans le Nord
Certains déplacements de campagne ressemblent à des « heureux hasards de calendrier ». La visite, mercredi, de Benoît Hamon dans le Nord, lâché le matin même par Manuel Valls qui a indiqué qu’il votera pour Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle, semblait tomber du ciel. Avec ce nouveau « coup de couteau dans le dos », le besoin de panser les plaies devenait vital pour le candidat socialiste. Et où trouver meilleur réconfort que dans les bras de Martine Aubry, « dame 35 heures » et éternelle adversaire de Manuel Valls? La maire de Lille a d’ailleurs patienté sur le quai de Douai pour accueillir « petit Ben », comme elle l’appelait lorsqu’il entrait dans son cabinet de ministre de l’Emploi en 1997. Une franche accolade, la bise et quelques mots doux à l’oreille, puis les deux s’en sont allés visiter une usine. « Je suis à côté de Benoît Hamon depuis qu’il est tout petit et je le serai jusqu’au bout », a lâché la maire de Lille, un brin paternaliste. « C’est vrai… », a répliqué l’intéressé, presque gêné.
Offensée et offensive
Quand les journalistes titillent l’attelage du jour, c’est Martine Aubry, une fois de plus, qui dégaine. Manuel Valls soutenant Emmanuel Macron? « Tout sauf une surprise. Qui se ressemble s’assemble. » La mort du PS? « Ce n’est pas la question, nous, on se bat pour que Benoît Hamon gagne la présidentielle. » Faut-il exclure les déserteurs ? L’ex-ministre sort son regard le plus noir : « Ça m’est égal! » Objectif du déplacement, se refaire une santé ? « Benoît Hamon n’a pas besoin de réconfort, car ce qu’il défend est juste, tranche Jean-Marc Germain, son codirecteur de campagne. Martine Aubry va lui dire “Garde la nuque raide et tiens bon !” malgré les résistances que nous avons déjà connues hier, que ce soit pour les 35 heures ou la loi Taubira. » Au micro, l’élue locale torpille ceux partis vers le candidat d’en marche ! « Certains sont surpris, pas moi. Quand la parole donnée ne compte pas, quand les valeurs sont oubliées, quand on préfère les carrières personnelles, garder le pouvoir, plutôt que les valeurs… quel renoncement ultime de tourner le dos aux électeurs de la primaire ! » Son discours terminé, la salle est debout. Une dernière accolade à « petit Ben » avant qu’il ne monte sur scène et avoue : « Je t’ai soutenue hier, tu me soutiens sincèrement aujourd’hui. Cela me réchauffe le coeur. »