20 Minutes (Nantes)

Quentin Valognes veut jouer un tour au diabète

Quentin Valognes, coureur pro, s’accommode de cette maladie depuis l’âge de 6 ans

- David Phelippeau

Son histoire, il l’a déjà racontée des dizaines et des dizaines de fois. Mais Quentin Valognes ne se lasse jamais de la partager. Le cycliste caennais de 20 ans, est profession­nel depuis le 1er janvier dans l’équipe américaine Novo Nordisk, qui prend le départ, ce mercredi, de la deuxième étape du circuit de la Sarthe, au départ de Ligné (44). A l’âge de 6 ans, ils étaient sans doute très peu à croire que Quentin ferait de sa passion un métier. Et pour cause : il est diagnostiq­ué diabétique de type 1. « Ça avait l’air d’être super grave, mais, moi, je m’en foutais un peu… » Quentin a l’âge de l’insoucianc­e totale. Il ne comprend pas tout de suite ce que représente cette maladie qui se caractéris­e par une hyperglycé­mie chronique, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang et donc un taux de glucose trop élevé. Le Normand sait ce qu’il veut et fonce tête baissée à l’image de son statut actuel de sprinteur. « On m’a souvent freiné car je voulais trop y aller, raconte maintenant le jeune homme, issu d’une famille dingue de vélo. Certains ne pensaient pas que c’était faisable. C’est une belle revanche sur la vie et sur ces gens qui ne croyaient pas en moi ! »

Le Tour en 2021 ?

En 2013, à 17 ans, sur les conseils de l’ancien cycliste pro Frédéric Moncassin, il rallie Atlanta pour intégrer l’équipe américaine juniors Novo Nordisk (composée uniquement de diabétique­s). « En rencontran­t cette formation, j’ai appris à me battre avec la maladie, et non contre », reconnaît Quentin. Il y a un an, il écrit même un livre sur sa propre histoire, Diab, un ami pour la vie. « Oui, aujourd’hui, grâce au diabète, je réalise mes rêves. Le diabète m’a donné une maturité prématurée. Je n’ai jamais abandonné, c’est comme ça qu’il faut agir dans la vie tout court. » La maladie l’oblige à subir des injections et des contrôles quotidiens, mais le cycliste ne vit plus ça comme une contrainte. « Si on est rigoureux, ce n’est pas grave, explique l’« Amérouquin », comme ses meilleurs amis le surnomment. C’est comme se maquiller pour une femme ou se raser pour un homme. » Quentin se considère comme un coureur comme les autres. D’ailleurs, en 2014, il s’est illustré en remportant deux étapes du Tour de l’Abitibi (Québec). Et le Normand ne veut pas en rester là. « On a un objectif, le tour de France en 2021, ce seront les 100 ans de la découverte de l’insuline… »

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Le sprinter caennais prendra le départ d’une étape à Ligné, ce mercredi.

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