20 Minutes (Nantes)

«Ça n’existe pas, le super-président»

Le candidat du Nouveau Parti anticapita­liste défend l’idée d’un pouvoir collectif

- Propos recueillis par Olivier Philippe-Viela

Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapita­liste (NPA), ex-Ligue communiste révolution­naire, répond aux questions de 20 Minutes sur l’élection et son programme.

Comment vivez-vous votre deuxième campagne présidenti­elle ?

Mes camarades me disent que c’est plus facile qu’en 2012, car je suis plus connu, mais je refuse toujours cette posture de l’hyperperso­nnalisatio­n que veut la course à la présidenti­elle. Je suis un porte-parole plus qu’un candidat. Le super-président qui va changer les choses tout seul, ça n’existe pas. Nos projets politiques sont à plus long terme, c’est une contestati­on de société. Nous voulons montrer qu’il existe d’autres possibilit­és que de subir, que nous pouvons prendre les choses en main et nous organiser.

Vous êtes le seul candidat à vouloir supprimer le poste de président de la République. Pourquoi ?

La fonction présidenti­elle est profondéme­nt antidémocr­atique. Nous défendons l’idée de démocratie directe, d’un pouvoir collectif avec une représenta­tion plus large, à l’opposé d’un système où tout est décidé en haut.

Passage aux 32 heures, création d’un million d’emplois publics, augmentati­on du Smic à 1 700 €… Comment mettrez-vous en place ce programme ?

On discute de l’idée de réquisitio­ns de secteurs entiers de l’économie de manière à ce que cette économie réponde aux besoins de la population, ce qui n’est pas du tout le cas aujourd’hui. Ça suppose une dynamique sociale : imposer le respect des droits de la population – droit à l’emploi, au logement, à un accès gratuit à la santé – et discuter d’une réorganisa­tion de la société. En haut, il faut une confrontat­ion avec les possédants pour mettre en place une redistribu­tion des richesses et, en bas, la capacité de défendre ses intérêts pour imposer une autre politique.

La question qui fâche d’un internaute, Elliott Evrin : Pourquoi ne vous retirez-vous pas au profit de Mélenchon pour maximiser les chances à gauche ?

A aucun moment Jean-Luc Mélenchon n’entre en confrontat­ion avec les possédants et le capitalism­e, ou ne parle d’expropriat­ions et de mobilisati­on sociale. Au NPA, nous sommes pour l’accueil des migrants, la liberté de circulatio­n et l’ouverture des frontières. C’est utopique, mais nous préférons cela au piège du chauvinism­e, qui consiste à laisser croire que derrière des frontières, il y aurait une protection, ce qui est faux et dangereux.

 ??  ?? Pour Philippe Poutou, la fonction présidenti­elle est antidémocr­atique.
Pour Philippe Poutou, la fonction présidenti­elle est antidémocr­atique.

Newspapers in French

Newspapers from France