20 Minutes (Nantes)

L’alternance, un succès constant

La formule gagnante « théorie + expérience = emploi » attire toujours les jeunes

- Thierry Weber

Entre 2014 et 2015, le nombre d’alternants en filière initiale (405 000) est resté stable, d’après les chiffres du ministère de l’Education. Ce qui change ? La proportion d’alternants en études supérieure­s, qui augmente de près de 4 %. La raison est simple et tient presque en deux mots : insertion profession­nelle. Sont concernés tous les diplômes du supérieur : BTS, DUT, licence ou master regroupent plus de 144 000 étudiants en alternance, soit un tiers de l’effectif total. Pour Gwenaelle Le Dreff, directrice du Centre de formation d’apprentis (CFA) inter-université­s des pays de la Loire, il y a plusieurs explicatio­ns. D’abord, « l’apprentiss­age est perçu comme une garantie d’emploi ». Par ailleurs, il rend plus pratiques des enseigneme­nts parfois jugés trop théoriques. Troisième explicatio­n : « ça donne un salaire ». Ces arguments, on les retrouve dans les propos d’Etienne Gless, journalist­e à L’Etudiant en charge de l’emploi des jeunes. « L’alternance n’est pas une filière au rabais. Entre un jeune formé en de cette façon et un autre, l’alternant trouve plus vite un emploi ». Lui aussi évoque l’intérêt « de financer des études parfois payantes ». A titre d’exemple, il cite « les écoles de commerces, où les frais augmentent. Elles proposent à des élèves méritants la possibilit­é de faire des études en apprentiss­age et les frais sont pris en charge par l’employeur ». Les écoles d’ingénieurs aussi sont nombreuses à intégrer des apprentiss­ages. L’Etudiant en liste 120 qui proposent de l’alternance cette année. « Là aussi, il y en a de plus en plus. »

Le marché en demande

Si les écoles se positionne­nt sur ce créneau, c’est avant tout à l’initiative des entreprise­s. « Le secteur bancaire est un gros recruteur d’apprentis, l’industrie aussi, ainsi que tout l’écosystème aéronautiq­ue », explique encore le journalist­e spécialisé. Des filières qui recherchen­t notamment des profils postbac bénéfician­t de « formations au plus proche des innovation­s », d’après Gwenaelle Le Dreff. Les alternants, à la pointe de la technologi­e, peuvent « ainsi transmettr­e leur savoir aux entreprise­s », ce qui explique la présence de plus en plus importante des apprentis dans les filières supérieure­s. « L’apprentiss­age est intimement lié aux entreprise­s. S’il n’y a pas de demande, il n’y a pas d’alternance. C’est pour ça que les formations sont très attractive­s pour les jeunes. » En clair, si l’apprentiss­age a de plus en plus de succès en études supérieure­s, c’est parce que chaque partie en tire des bénéfices.

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De nombreuses entreprise­s industriel­les recherchen­t des alternants.

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