Leur quartier n’oublie pas
Six ans plus tard, les riverains restent marqués
Gildas « n’oubliera jamais ce jour ». Ce jour où il a dû fermer la baie vitrée de son agence immobilière « tellement l’odeur de cadavre était forte. » Il a tout de suite compris ce qu’il se passait, deux jardins plus loin. Les enquêteurs venaient de découvrir les corps d’Agnès Dupont de Ligonnès, la mère et de ses quatre enfants Arthur, Thomas, Anne et Benoît. Manque celui de Xavier, le père, toujours introuvable six ans plus tard. « On a retrouvé une certaine normalité. La maison a été vendue, la porte repeinte… On est moins embêtés. », confie aujourd’hui Gildas.
Le mystère demeure
Quelques mètres plus loin, une étudiante, qui habite le quartier depuis un an, affirme même ne pas savoir où se trouve la maison du drame. Elle est pourtant juste derrière elle, au 55 boulevard Robert-Schuman. Une adresse que l’on demande souvent à Maxime, le gérant du fast-food de l’autre côté du rond-point : « C’est comme devenu un lieu de pèlerinage entre guillemets bien sûr. » L’affaire Dupont de Ligonnès est, en plus, revenue sur le devant de la scène avec les disparus d’Orvault. Marie, une habitante, remarque « les nombreux comparatifs faits sur les réseaux sociaux. On essaie d’oublier, mais il y a toujours quelque chose qui nous ramène à eux ». Heureusement pour l’agent immobilier, « cela s’est vite éteint. Moi, ce sont plus les reportages qui font ressurgir les souvenirs. » Et comme dit Nicole, en passant devant la maison : « Qu’estce qu’on peut faire ? Et puis, le mystère est là ! » Un mystère qui fait toujours parler dans le quartier. Maxime avoue « entendre beaucoup de choses mais rien n’avance depuis 2011. C’est très bizarre. » Gildas, lui, n’y croit plus : « On ne saura jamais la vérité à part un énorme hasard qui relancerait l’enquête. » Avec cette inlassable question qui revient sans cesse pour ce Nantais : « Est-ce qu’il [Xavier Dupont de Ligonnés] est vivant ou pas ? »